Projet Neom: un échec en vue selon un documentaire

The Line en février 2024. // Source : Neom

Lancé en 2016 par l’Arabie Saoudite, le projet Neom représente l’une des initiatives urbanistiques les plus ambitieuses jamais conçues. Cette mégapole futuriste, estimée à 500 milliards de dollars, devait initialement s’étendre sur 26 500 kilomètres carrés dans le nord-ouest du pays. Au cœur du projet trône « The Line », une ville linéaire censée accueillir neuf millions d’habitants dans un environnement sans voitures, alimenté à 100% par des énergies renouvelables, avec des services essentiels accessibles en cinq minutes à pied.

Une vision grandiose rattrapée par la réalité

Un nouveau documentaire de Walid Berrissoul, « MBS, l’Arabie du futur », expose les failles béantes de ce projet titanesque. La ville linéaire « The Line », initialement prévue sur 170 kilomètres, se trouve désormais réduite à seulement 2,5 kilomètres. Malgré des investissements colossaux et le recrutement d’experts internationaux grassement rémunérés, le projet peine à retenir ses talents, qui quittent régulièrement leurs postes après quelques mois. Le management vertical imposé par le prince héritier Mohammed ben Salmane, conjugué à des objectifs qualifiés d’irréalistes, entrave sérieusement l’avancement du chantier.

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Le paradoxe écologique d’une ambition démesurée

Les aspirations écologiques affichées du projet se heurtent à une réalité contradictoire. La construction de Neom engendre une destruction significative des espaces naturels et une consommation massive de ressources. Le prince héritier, conscient des enjeux climatiques pour son pays, mise exclusivement sur des solutions technologiques. Cette approche se traduit notamment par la volonté de maintenir une production quotidienne de neuf millions de barils de pétrole tout en captant le CO2, alors que le Giec prédit que la région deviendra inhabitable d’ici 2050-2060.

Une gouvernance qui fragilise le projet

Le documentaire met en lumière la concentration inhabituelle des pouvoirs entre les mains de Mohammed ben Salmane, tant sur le plan politique qu’économique. Cette centralisation excessive, conjuguée à une gestion entrepreneuriale plutôt que traditionnelle du royaume, compromet la réalisation du projet Neom. Le prince, qui n’a pas suivi le parcours classique des élites saoudiennes formées à l’étranger, dirige le pays d’une manière qui rompt avec l’équilibre historique entre les grandes familles du royaume. Cette approche autoritaire, illustrée par des purges politiques et la répression des opposants, fragilise paradoxalement la mise en œuvre de ses projets de modernisation.

Une réponse

  1. Avatar de Hassaine Architecte
    Hassaine Architecte

    à cette ville il faut obligatoirement des poumons en forêts tous les 50 km es poumons seront entretenu avec les eaux recyclées etc…

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