L’Algérie et le Maroc demeurent profondément divisés sur la question du Sahara occidental. Récemment, la diplomatie algérienne a pris la parole pour exprimer son rejet catégorique du plan d’autonomie proposé par le Maroc, qualifiant cette initiative de vide de contenu et dépourvue de sérieux.
Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, dans son bilan de la diplomatie pour 2024, a fermement dénoncé le plan marocain, présenté depuis 2007 comme alternative au plan de règlement onusien basé sur l’organisation d’un référendum d’autodétermination. Selon lui, cette proposition, composée de « trois pages et demie », ne constitue qu’un « remplissage » visant à détourner l’attention de la communauté internationale. M. Attaf a souligné qu’aucun des quatre envoyés personnels successifs du Secrétaire général de l’ONU n’a pris ce plan comme base de discussion, preuve de son manque de crédibilité.
La diplomatie algérienne insiste sur le caractère colonial du conflit, rappelant que le Sahara occidental reste inscrit à l’ONU comme une question de décolonisation. M. Attaf a déclaré que la présence marocaine dans ces territoires constitue une occupation inacceptable et que seule l’autodétermination du peuple sahraoui peut garantir une résolution légitime et durable. Il a également dénoncé les intentions de la « pseudo-autonomie » marocaine, qu’il a qualifiée de « manœuvre » destinée à empêcher l’exercice des droits sahraouis.
Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a renforcé cette position en décrivant le plan marocain comme une « idée falsifiée » née en France sous Jacques Chirac, visant à imposer aux Sahraouis des choix inacceptables. Il a critiqué les soutiens européens, notamment la France et l’Espagne, accusés de s’écarter de la légalité internationale en appuyant cette initiative. Dans une lettre récente, Emmanuel Macron a exprimé son appui à la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, qualifiant le plan d’autonomie de « solution politique juste, durable et négociée ».
Ces positions, bien que favorables au Maroc, ne changent en rien, selon Alger, la nature juridique de ce conflit. La diplomatie algérienne continue de plaider pour un règlement conforme aux résolutions internationales et réaffirme son attachement à la légitimité onusienne. Cette divergence profonde entre les deux voisins du Maghreb illustre les tensions persistantes sur cette question épineuse, où chaque partie reste campée sur ses positions, rendant incertain tout processus de négociation.
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