Plusieurs organisations de défense des droits humains, dont Amnesty International, Reporters sans frontières (RSF) et Internet sans frontières, s’inquiètent des mesures récemment prises à l’encontre de plusieurs médias au Bénin. Elles appellent à une révision du Code du numérique, actuellement en discussion au Parlement, afin de mieux protéger la liberté d’expression et la liberté de la presse.
Depuis le début de l’année 2025, la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) a suspendu deux journaux, trois sites d’information et un compte TikTok. Ces suspensions sont toujours en vigueur et concernent principalement des organes de presse ayant diffusé des contenus critiques à l’égard des institutions ou des responsables publics précise le communiqué.
Parmi les cas les plus récents figure celui de Bénin Web TV, suspendu le 12 mars 2025. Son promoteur s’est vu retirer sa carte de presse après la publication de deux articles : l’un portant sur de prétendues erreurs dans la demande de budget soumise par la Haac au parlement et l’autre sur une demande de véhicule formulée par le président de l’institution, souligne le communiqué des organisations.
Les organisations relèvent que ces suspensions contreviennent aux normes internationales. « Ces suspensions contreviennent aux normes produites par le Comité des droits de l’homme des Nations unies, qui stipulent clairement que les interdictions générales de fonctionnement de certains sites et systèmes ne sont pas compatibles avec le droit à la liberté d’expression, pas plus que l’octroi de licences par l’État pour autoriser le travail des journalistes, comme le prévoit la législation béninoise« , lit-on dans le communiqué.
Les organisations mettent également en avant les répercussions économiques de ces sanctions, notamment la perte de revenus publicitaires et la mise en difficulté de plusieurs professionnels des médias. Ces décisions interviennent après la suspension de médias dont La Gazette du Golfe, Crystal News, Reporter Médias Monde, ainsi que de certains comptes numériques comme Madame Actu sur TikTok.
Les ONG rappellent que la législation actuelle permet à l’État de retirer ou de refuser des autorisations de diffusion, une pratique incompatible avec les standards internationaux sur la liberté d’expression. Elles recommandent une révision de l’article 550 du Code du numérique, qui prévoit des sanctions pénales pour la diffusion de fausses informations ou le harcèlement en ligne. Enfin, elles insistent sur la nécessité de garantir l’indépendance de la HAAC, en application des engagements pris par le Bénin lors du dernier Examen Périodique Universel des Nations unies. 🔥 « Restez branché à l’actu béninoise sur notre chaîne WhatsApp officielle ! » en cliquant sur ce lien https://whatsapp.com/channel/0029VaCgIOFL2ATyQ6GSS91x
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