,

Afrique : un ancien président risque 20 ans de prison

Mohamed Ould Abdel Aziz (Photo DR)

Mohamed Ould Abdel Aziz a dirigé la Mauritanie de 2008 à 2019. Sous son règne, le pays maghrébin a enregistré des avancées dans divers secteurs. Mais, il semblerait aussi que le mandat de l’ex-président fut émaillé de quelques sombres affaires. Ould Abdel Aziz fait face actuellement à une procédure judiciaire dans laquelle il risque gros.

Alors qu’il est jugé en appel pour des accusations graves liées à des abus de pouvoir et de corruption, le procureur de la République a requis une peine de 20 ans d’emprisonnement contre Ould Abdel Aziz. Une décision qui marque une étape importante dans un procès très suivi en Mauritanie.

Publicité

L’ex dirigeant est accusé d’avoir utilisé sa position de pouvoir pour accumuler une grande fortune personnelle, en exploitant des ressources publiques à des fins privées. Depuis le début du procès en novembre 2024, les procureurs ont mis en lumière une série de transactions suspectes, de contrats publics douteux et de manipulations financières durant son mandat.

Le prévenu est soupçonné d’avoir orchestré des montages financiers permettant de transférer des fonds publics vers des comptes privés, tout en favorisant ses proches et ses alliés dans des marchés publics et des contrats de concession. En décembre 2023, Mohamed Ould Abdel Aziz avait déjà été condamné en première instance à cinq ans de prison, une peine qui semblait relativement clémente au regard des accusations formulées contre lui. Toutefois, l’appel interjeté par le procureur a fait monter la pression sur l’ancien président. Cette fois-ci une peine de 20 ans d’emprisonnement plane sur sa tête en raison de la gravité des faits qui lui sont reprochés.

Pour l’opinion publique ce procès constitue un test décisif pour le système judiciaire du pays, souvent critiqué pour son manque d’indépendance et de transparence. La révision du jugement en appel pourrait donc être perçue comme un signal fort du nouveau gouvernement dans sa volonté de lutter contre la corruption.

Si la demande de 20 ans de prison est acceptée, cela marquerait non seulement la fin de la carrière politique de l’ex-président, mais aussi un changement profond dans la perception du pouvoir en Mauritanie. En effet, les autorités actuelles, dirigées par le président Mohamed Cheikh El Ghazouani, ont fait de la lutte contre la corruption une priorité majeure de leur mandat. Ce procès pourrait ainsi constituer un signal fort à l’intention des élites politiques et des hommes d’affaires du pays, leur indiquant que les temps ont changé et que l’impunité ne sera plus tolérée.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité