Face à l’ampleur mondiale de la maladie cancéreuse et ses conséquences dévastatrices sur la santé publique, l’Algérie se démarque par une approche résolument offensive. Le pays maghrébin déploie une stratégie nationale ambitieuse, articulée autour de cinq axes majeurs : prévention, dépistage précoce, diagnostic, prise en charge thérapeutique et réinsertion sociale des patients guéris, le tout soutenu par un volet recherche scientifique.
Pour concrétiser cette vision, le gouvernement algérien vient d’installer 22 sous-commissions spécialisées, renforçant ainsi la Commission nationale de prévention et de lutte contre le cancer mise en place par la présidence. Cette structure bénéficie de l’expertise de 11 000 professionnels de santé dédiés à l’oncologie, témoignant de l’engagement substantiel des ressources humaines dans ce combat.
L’innovation thérapeutique constitue un pilier central de cette stratégie, avec une montée en puissance remarquée du groupe pharmaceutique national Saidal. L’entreprise publique a développé une gamme de médicaments anticancéreux 100% algériens, réduisant significativement la dépendance aux importations. Cette autonomie pharmaceutique devrait s’étendre, selon le ministre de l’Industrie pharmaceutique Ouacim Kouidri, avec le lancement prochain de la production locale de matières premières pour les traitements anticancéreux.
L’accessibilité aux soins figure également parmi les priorités. Le ministre de la Santé, Abdelhak Saïhi, a annoncé le déploiement d’accélérateurs dans chaque wilaya d’ici fin 2026, complétant le réseau existant de centres anti-cancer. Une mesure renforcée par l’autorisation accordée aux cliniques privées de dispenser des traitements de chimiothérapie.
L’ambition algérienne dépasse les frontières nationales. Le pays aspire à devenir un hub régional de production pharmaceutique, avec pour objectif d’approvisionner le marché africain en médicaments anticancéreux. Un projet qui s’inscrit dans une vision plus large de contribution à la sécurité sanitaire continentale.
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