Depuis le début de l’offensive russe en Ukraine, de nombreux artistes russes ont manifesté leur opposition à la guerre, malgré les risques considérables. Certains ont choisi l’exil, d’autres sont restés dans leur pays pour exprimer leur désaccord à travers leur art et leurs prises de position sur les réseaux sociaux. Ces voix dissidentes ont souvent fait face à des représailles, allant de l’interdiction de se produire à des poursuites judiciaires, tandis que plusieurs médias non étatiques ont été contraints de cesser leurs activités.
Une perquisition qui tourne au drame
Le chanteur-compositeur Vadim Stroykin, 59 ans, est mort jeudi à Saint-Pétersbourg dans des circonstances troublantes. Au moment des faits, des agents des forces de l’ordre perquisitionnaient son appartement situé au dixième étage. Cette intervention policière était motivée par une enquête criminelle pour terrorisme, les autorités soupçonnant l’artiste d’avoir effectué des dons à l’armée ukrainienne.
Un parcours marqué par l’engagement
Avant de s’installer à Saint-Pétersbourg, Vadim Stroykin animait une émission musicale sur Radio Echo, une station moscovite connue pour sa ligne éditoriale critique envers le pouvoir. Sur les réseaux sociaux le musicien exprimait régulièrement son opposition à l’intervention militaire en Ukraine. Il s’était également manifesté après la mort d’Alexeï Navalny, figure de proue de l’opposition russe.
Les circonstances du décès sous enquête
Selon les médias russes, dont la chaîne Fontanka Telegram et l’agence Ria Novosti, Stroykin se serait réfugié dans la cuisine de son appartement pendant la perquisition, avant d’être retrouvé mort dix étages plus bas. Les autorités, qui évoquent un suicide, ont annoncé l’ouverture d’une enquête par la commission d’investigation de l’État. L’organisation de défense des droits humains OVD-Info a rapporté que le décès est survenu pendant que les agents de sécurité fouillaient les lieux, ajoutant une dimension particulière à cette affaire qui soulève de nombreuses interrogations.
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