La Constitution américaine établit clairement une limite de deux mandats pour tout président, mais Donald Trump semble vouloir remettre en question cette règle fondamentale. Lors d’un récent entretien téléphonique avec la chaîne NBC, dont des extraits ont été publiés le 30 mars, le président actuel a évoqué sans détour la possibilité de briguer un troisième mandat en 2028.
« Je ne blague pas« , a-t-il affirmé avec conviction, ajoutant qu’il existerait « des méthodes pour faire ça » et que « beaucoup de gens » souhaiteraient le voir poursuivre au-delà des limites constitutionnelles. Cette déclaration s’inscrit dans une série de propos similaires tenus depuis sa réélection.
L’obstacle constitutionnel quasi-insurmontable
Le 13 novembre dernier, fraîchement élu, Trump avait déjà suggéré devant un parterre de républicains à Washington qu’il pourrait envisager de se représenter si ses partisans estimaient qu’il était « bon » et qu’ils devaient « envisager autre chose« . Plus troublant encore, pendant sa campagne, il avait laissé entendre que les Américains n’auraient plus à voter à partir de 2028, car son administration aurait réglé tellement de problèmes, que cela deviendrait superflu.
Le 22e amendement de la Constitution américaine, ratifié en 1951, est pourtant sans ambiguïté : « personne ne peut être élu plus de deux fois au poste de président« . Cette disposition constitutionnelle, adoptée après les quatre mandats consécutifs de Franklin D. Roosevelt, visait précisément à empêcher qu’un président ne s’éternise au pouvoir, préservant ainsi l’alternance démocratique qui caractérise le système politique américain.
Une perspective improbable pour beaucoup
Un représentant républicain du Tennessee a bien tenté, en janvier, de déposer une proposition visant à réviser la Constitution pour remplacer « deux fois » par « trois fois« , mais cette initiative semble vouée à l’échec. Modifier la Constitution américaine exige en effet un processus particulièrement rigoureux : il faudrait obtenir une majorité des deux tiers au Congrès puis faire ratifier l’amendement par au moins 38 États américains. Une perspective considérée comme très improbable par les observateurs politiques.
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