Blé au Maghreb: 100.000 tonnes sécurisées par ce pays

Photo de Collab Media (Unsplash)

Les conflits récents, particulièrement la guerre en Ukraine, ont profondément bouleversé les circuits d’approvisionnement en blé pour l’Afrique. Cette céréale essentielle, dont dépendent fortement les pays maghrébins, a vu son prix flamber et sa disponibilité se réduire drastiquement. Les perturbations des exportations ukrainiennes et russes, qui représentaient traditionnellement près de 30% du commerce mondial de blé, ont contraint plusieurs nations africaines à diversifier leurs sources d’approvisionnement dans l’urgence. Cette situation a été aggravée par la sécheresse persistante dans plusieurs régions productrices et l’augmentation des coûts logistiques maritimes, créant une tempête parfaite pour la sécurité alimentaire du continent.

La Tunisie sécurise son approvisionnement stratégique

L’Office des Céréales de Tunisie vient de finaliser l’achat de 100.000 tonnes de blé tendre suite à un appel d’offres international lancé jeudi dernier. Cette acquisition stratégique a été répartie entre plusieurs fournisseurs pour minimiser les risques d’approvisionnement. La société italienne Casillo a fourni 25.000 tonnes à 268,67 dollars la tonne, incluant coût et fret. Parallèlement, Viterra, acteur majeur du secteur agroalimentaire, a vendu deux lots distincts de 25.000 tonnes chacun, au prix de 268,79 dollars la tonne. Le fournisseur bulgare Buildcom a complété cette transaction avec 25.000 tonnes supplémentaires à 269,77 dollars la tonne.

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Stratégie de résilience face aux incertitudes du marché

Cette démarche tunisienne illustre la stratégie adoptée par plusieurs pays maghrébins pour garantir leur sécurité alimentaire. L’approche multi-fournisseurs permet non seulement de limiter la dépendance envers un seul pays exportateur, mais aussi d’obtenir des conditions avantageuses dans un marché volatil. Les prix obtenus, oscillant autour de 269 dollars la tonne, témoignent d’une négociation rigoureuse dans un environnement commercial incertain, marqué par les aléas climatiques, les tensions géopolitiques et les fluctuations du transport maritime international.

L’avenir de l’approvisionnement céréalier africain présente des signes encourageants malgré les défis actuels. Plusieurs initiatives régionales de renforcement de la production locale de blé commencent à porter leurs fruits. Les programmes d’amélioration des rendements agricoles, soutenus par des organisations internationales, permettent progressivement de réduire la dépendance aux importations. De plus, la diversification croissante des sources d’approvisionnement renforce la position de négociation des pays africains sur le marché mondial. À long terme, ces efforts combinés devraient contribuer à une plus grande autonomie alimentaire du continent et à une meilleure stabilité des prix pour les consommateurs locaux.

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