Depuis 2019, Starlink a bouleversé le paysage de la connectivité mondiale en déployant des milliers de satellites en orbite basse. Cette initiative d’Elon Musk a créé un fossé technologique que d’autres puissances tentent désormais de combler. La Chine avance rapidement avec son projet Guowang, qui prévoit 13 000 satellites, tandis que l’Union européenne développe sa constellation IRIS² avec un budget de 6 milliards d’euros. Ces projets visent tous à garantir une souveraineté numérique face à la domination américaine dans l’espace, mais accusent plusieurs années de retard sur le réseau déjà opérationnel de SpaceX qui couvre aujourd’hui des territoires auparavant isolés numériquement.
Une alliance stratégique française
Le 20 mars dernier, une réponse française a émergé avec la signature d’un protocole d’accord entre TDF et Constellation Technologies & Opérations (CTO). Ces deux acteurs français s’allient pour proposer une alternative aux constellations propriétaires comme Starlink. Leur ambition diffère radicalement des approches existantes : plutôt que de concurrencer directement les réseaux terrestres, ils choisissent la complémentarité.
L’accord prévoit l’intégration de satellites en très basse orbite (VLEO) comme extension des infrastructures terrestres existantes. TDF, opérateur neutre d’infrastructures télécom, apportera son expertise dans la gestion de réseaux, tandis que CTO fournira la technologie satellitaire nécessaire à cette hybridation.
Une approche disruptive et économique
La proposition française se distingue par son modèle économique. Plutôt que d’obliger les opérateurs télécom à investir massivement dans leurs propres constellations, cette solution leur permettra d’étendre leur couverture sans supporter les coûts prohibitifs du développement spatial.
Les consommateurs bénéficieront d’une connectivité plus robuste et étendue, sans changer d’opérateur ni souscrire à un service satellite distinct. Cette intégration transparente représente une rupture technologique par rapport aux solutions actuelles qui fonctionnent en silo.
Ce modèle hybride combine la fiabilité des réseaux terrestres avec la flexibilité spatiale, créant ainsi une infrastructure de communication plus résiliente. Il ouvre également la voie à une souveraineté numérique européenne tout en proposant une approche collaborative plutôt que concurrentielle face aux géants américains du secteur.
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