En Allemagne, le futur gouvernement issu de l’accord de principe signé le 8 mars entre les conservateurs de Friedrich Merz et les sociaux-démocrates annonce un durcissement significatif des règles migratoires. Cette coalition, formée après la victoire du camp conservateur aux élections législatives de février 2025, marque un tournant dans la politique d’immigration allemande.
Si un programme d’investissements de plusieurs centaines de milliards d’euros destiné au réarmement et aux infrastructures constitue l’épine dorsale de cet accord, le volet migratoire en représente une composante essentielle.
Friedrich Merz a confirmé que dès son entrée en fonction prévue avant Pâques 2025, le gouvernement intensifiera considérablement les contrôles frontaliers et augmentera le nombre de refoulements de migrants sans papiers.
Selon l’AFP, l’accord mentionne explicitement que des refoulements seront pratiqués aux frontières communes, y compris pour les demandeurs d’asile, en coordination avec les pays européens voisins.
Accélérer l’expulsion des sans-papiers et suspendre le regroupement familial
Ces dispositions visent à accélérer l’expulsion des migrants en situation irrégulière ou dont les demandes d’asile ont été rejetées. L’accord prévoit également la suspension du regroupement familial pour les bénéficiaires de la protection subsidiaire – ces personnes dont les demandes d’asile ont été refusées, mais qui ne peuvent être renvoyées dans leur pays d’origine pour des raisons sécuritaires.
La future coalition envisage par ailleurs des mesures de rétention administrative permettant aux autorités fédérales de détenir les étrangers soumis à une obligation de quitter le territoire, afin de garantir leur expulsion effective. Cette approche restrictive cible particulièrement les migrants en situation irrégulière ou ayant fait l’objet de condamnations pénales.
Un contexte électoral marqué par la montée de l’extrême droite
La question migratoire a dominé la campagne électorale allemande, exacerbée par plusieurs attaques meurtrières impliquant des ressortissants étrangers en situation irrégulière. Ces événements ont contribué à l’ascension du parti d’extrême droite Alternative für Deutschland (AfD), qui a réalisé un score historique de 20% lors des élections de février 2025, capitalisant largement sur le rejet de l’immigration et particulièrement des réfugiés.
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