Le géant minier anglo-australien Rio Tinto continue d’affirmer son empreinte en Afrique, non seulement à travers ses opérations extractives, mais aussi par sa contribution fiscale grandissante. En 2024, l’entreprise a versé plus de 150 millions de dollars en impôts et redevances minières aux gouvernements de six pays africains, enregistrant une hausse de 28 % par rapport à l’année précédente.
Cette augmentation reflète la montée en puissance des activités du groupe sur le continent et l’importance stratégique que revêt l’Afrique dans son portefeuille mondial. Parmi les six pays concernés, l’Afrique du Sud s’impose comme le principal bénéficiaire des paiements de Rio Tinto. Ce choix n’est pas anodin : le pays accueille Richards Bay Minerals (RBM), l’un des actifs majeurs du groupe, spécialisé dans l’extraction et le traitement de minéraux industriels.
Cette mine de titane, située dans la province du KwaZulu-Natal, est un pilier économique, tant pour Rio Tinto que pour l’économie sud-africaine. Outre l’Afrique du Sud, les autres pays ayant bénéficié des contributions fiscales de Rio Tinto en 2024 sont Madagascar, la Guinée, l’Angola, le Rwanda et le Mozambique. À Madagascar, le groupe exploite la mine d’ilménite de QIT Madagascar Minerals (QMM), un projet qui génère d’importantes retombées économiques et sociales.
En Guinée, Rio Tinto est impliqué dans le gigantesque projet de fer du Simandou, qui, une fois pleinement opérationnel, devrait transformer le pays en un acteur clé du marché mondial du minerai de fer. Le paiement de ces impôts et redevances par Rio Tinto soulève une question essentielle : les compagnies minières internationales contribuent-elles suffisamment aux économies africaines ?
Si le groupe met en avant sa transparence fiscale et sa volonté de soutenir le développement des pays hôtes, certaines voix plaident pour une meilleure répartition des richesses générées par l’exploitation des ressources naturelles. Cette hausse des contributions fiscales de Rio Tinto intervient dans un contexte où de nombreux gouvernements africains cherchent à maximiser les retombées économiques du secteur minier. Plusieurs pays renforcent leur législation pour obtenir une plus grande part des revenus miniers et exiger davantage de transparence de la part des entreprises opérant sur leur sol.
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