Le Sahara occidental reste au cœur de multiples conflits diplomatiques entre le Maroc, l’Algérie, l’Espagne et la République sahraouie soutenue par le Front Polisario. Ce territoire contesté alimente depuis plusieurs décennies les rivalités dans la région, amplifiées par l’importance de ses ressources naturelles et les enjeux stratégiques qu’il représente. Les positions contradictoires défendues par Rabat, qui affirme sa légitimité sur ces terres, et par le Polisario, qui lutte pour l’autodétermination, ont provoqué de nombreuses crises diplomatiques et parfois militaires, perturbant l’équilibre entre pays du pourtour méditerranéen occidental.
Renvoi de juristes à Laâyoune
Le 15 mars, un groupe d’avocats espagnols a été contraint de quitter Laâyoune, ville principale du Sahara occidental, sur décision des autorités marocaines. Cette action était prévisible, car l’équipe avait fait part de son voyage dans la région à peine quelques heures avant de décoller des Canaries.
Ces professionnels du droit avaient expliqué venir pour observer la situation des droits humains. Leur agenda comprenait des échanges avec plusieurs groupes favorables au Polisario, notamment l’organisation créée par Aminatou Haidar après son départ du Collectif des défenseurs des droits de l’Homme au Sahara occidental.
L’Algérie, l’autre foyer de tensions autour du Sahara
Tandis que le Maroc multiplie les expulsions de ressortissants espagnols soupçonnés de sympathies pro-Polisario, le véritable bras de fer géopolitique se joue davantage avec son voisin de l’est. Les relations algéro-marocaines demeurent particulièrement tendues autour de la question sahraouie. Alger, principal soutien du Front Polisario, a rompu ses relations diplomatiques avec Rabat en août 2021, accusant le Maroc de manœuvres hostiles. L’Algérie abrite des camps de réfugiés sahraouis près de Tindouf et fournit un appui politique, diplomatique et logistique à la cause indépendantiste. Cette opposition frontale se traduit par une militarisation croissante de la frontière commune et des échanges verbaux acrimonieux entre responsables des deux pays.
La découverte de gisements gaziers dans la région et les accords commerciaux récemment conclus par le Maroc avec divers pays européens concernant l’exploitation des ressources du Sahara occidental ont encore intensifié l’antagonisme avec l’Algérie. Cette situation paralyse toute initiative d’intégration régionale au Maghreb et compromet les efforts de coopération économique, créant une zone d’instabilité aux portes de l’Europe.
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