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Affaire Dangnivo au Bénin : des zones d’ombre autour de l’arrestation d’Alofa

Alofa. Photo : DR

Le procès sur la disparition de Pierre Urbain Dangnivo a connu un nouveau rebondissement  au tribunal de Cotonou. L’audience a été suspendue et renvoyée au 22 avril, en raison de fortes contradictions autour des dates liées à l’arrestation d’Alofa, l’un des principaux accusés. Dès la reprise de l’audience, peu après 11 heures, la Cour devait entendre Yvonne Nanlimè épouse Attannon, propriétaire d’une moto volée à Godomey en 2010.

Bien que son nom figure au programme, son absence a perturbé le déroulement prévu. Finalement présente, elle est appelée à la barre, malgré le fait qu’elle ne soit pas témoin des faits directs dans l’affaire Dangnivo. Le président Céans hésite à lui faire prêter serment, mais cède sous la pression des avocats. Dans son témoignage, Mme Nanlimè revient sur les circonstances du vol.

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Le 9 août 2010, aux alentours de 21 heures, elle quittait une réunion biblique lorsqu’elle a été suivie par deux motos. L’une l’a dépassée, puis un homme armé est descendu pour la contraindre à descendre. Les voleurs sont repartis avec sa moto. Alertés par ses cris, des conducteurs de taxi-motos sont intervenus et lui ont indiqué que la moto avait été retrouvée. Elle s’est alors rendue sur les lieux, où elle a vu l’un des présumés braqueurs assis au sol, maîtrisé. La police est arrivée peu après et lui a demandé de revenir le lendemain pour une déposition.

Interrogée par le président Céans sur cette déposition, elle affirme ne rien avoir signé le 10 août. Mais cette date ne coïncide ni avec celle donnée par Alofa, qui parle du 16 août, ni avec celle du procès-verbal de la police, qui évoque le 23 août. Le président s’interroge : « Maintenant, qui doit-on croire ? » La témoin réagit avec fermeté : « Moi, je ne peux pas oublier cette date. » Yvonne Nanlimè mentionne également sa présence à une audience le 26 octobre 2010, où elle a appris que le voleur de sa moto serait aussi impliqué dans l’affaire Dangnivo et transféré à Akpro-Missérété.

Les échanges se tendent après une clarification du procureur. Il indique que les dépositions de Mme Nanlimè et d’une autre victime de vol figurent dans un même procès-verbal. Une pratique autrefois courante, selon lui, au commissariat de Godomey Xlacomey. L’avocat de la défense, Me Zinflou, conteste cette méthode et exige que le tribunal recherche le document officiel du transfert d’Alofa vers Akpro-Missérété, ainsi que le détail de son parcours judiciaire.

Alofa, appelé à la barre, réaffirme avoir volé la moto le 16 août. La divergence reste entière. Face à la confusion et à la tension croissante dans la salle, la Cour suspend brièvement l’audience. À la reprise, le président annonce le renvoi des débats au mardi 22 avril. L’objectif : convoquer des témoins supplémentaires, recueillir les pièces manquantes et éclaircir les incohérences avant de poursuivre avec l’audition de la famille de Dangnivo.

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