Le 27 mars 2025, Candide Azannaï, ancien ministre et leader du parti Restaurer l’Espoir, a fait une sortie médiatique qui a secoué la scène politique béninoise. Dans une déclaration directe et sans équivoque, il a accablé certains poids lourds de la politique béninoise, notamment l’ex-président Thomas Boni Yayi, le leader de l’opposition, l’ancien ministre et président du parti Fcbe Paul Hounkpè, et l’actuel N°1 du parti UP-R Joseph Djogbénou. En les désignant nommément, Azannaï a soulevé des pratiques politiques qu’il considère comme nuisibles à la démocratie et à la bonne gouvernance au Bénin. Mais depuis lors, silence radio. Le silence de Boni Yayi, Paul Hounkpè et Joseph Djogbénou, loin d’être anodin, suscite de nombreuses interrogations sur les dynamiques de la vie politique au Bénin. Candide Azannaï n’est pas un novice dans le jeu politique béninois. Ancien ministre et député, il a longtemps été considéré comme un adversaire féroce de l’ex-président Yayi et des autres figures de l’opposition. Il a occupé des fonctions importantes, mais sa carrière politique a été marquée par des ruptures brutales avec des anciens alliés, notamment après la fin de son rôle au sein du gouvernement Yayi puis celui de l’actuel Président Patrice Talon. Dans son intervention médiatique du 27 mars, Azannaï n’a pas fait dans la demi-mesure. Reprenant les écrits de Jeune Afrique lors de l’interview accordée par Patrice Talon à ce média, Candide Azannaï a interpellé l’ancien président Boni Yayi et fustigé son silence après une déclaration de l’actuel locataire de la Marina qui dit qu’il n’est pas impossible qu’il ait le même candidat que Boni Yayi à la prochaine élection présidentielle. Il a même déclaré que le parti Les Démocrates n’est pas vraiment en opposition au régime de Talon. De plus, il a pointé du doigt Paul Hounkpè et Joseph Djogbénou. Du premier, il a déploré le fait que son parti soit obligé de demander la permission à Patrice Talon pour participer aux élections. Il tire cette conclusion d’une déclaration de Paul Hounkpè lui même lors d’une sortie médiatique. Quant à Joseph Djogbénou, Candide Azannaï a déclaré qu’il ne pouvait pas levé le petit doigt pour parler de sa candidature aux prochaines élections sans la permission de Patrice Talon. Mais pourquoi, alors, ces derniers restent-ils si discrets, voire absents dans le débat public depuis cette sortie ?
Le silence stratégique : une tactique de dénégation ?
Le silence observé par Yayi, Hounkpè et Djogbénou pourrait bien être une tactique délibérée pour éviter une escalade dans la guerre des mots. Ces personnalités sont conscientes que répondre à Azannaï pourrait donner du poids à ses accusations et transformer une simple déclaration médiatique en un véritable combat politique public. En l’absence de preuves tangibles, un contre-discours trop virulent pourrait renforcer la position de l’accusateur, et nuire à la crédibilité de ceux qui répondent. Dans cette dynamique, la prudence est parfois le meilleur des conseils. L’histoire politique du Bénin, avec ses alternances démocratiques et ses périodes de tensions exacerbées, a montré que les conflits publics entre figures de l’opposition ne font que renforcer l’image d’un pays politique polarisé, parfois incapable de porter des solutions durables aux crises internes. En ne réagissant pas à Azannaï, ces leaders politiques semblent donc vouloir éviter de raviver les flammes d’un conflit qui pourrait les déstabiliser davantage, surtout si leurs détracteurs sont des personnalités dotées d’une certaine influence médiatique et politique. (Rejoignez la famille des abonnés de la chaîne WhatsApp du journal La Nouvelle Tribune en cliquant sur le lien https://whatsapp.com/channel/0029VaCgIOFL2ATyQ6GSS91x)
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