Les déclarations répétées de Donald Trump concernant l’annexion du Groenland ont considérablement détérioré les relations entre le Danemark et les États-Unis. Dès son premier mandat, l’ancien président américain avait suscité l’indignation des autorités danoises en proposant d’acheter ce territoire autonome, provoquant une crise diplomatique sans précédent. Son retour à la Maison Blanche en janvier 2025 et sa détermination renouvelée à mettre la main sur cette île stratégique ont définitivement poussé Copenhague à reconsidérer ses alliances traditionnelles et à chercher des garanties de sécurité alternatives au sein de l’Europe.
Le changement de cap diplomatique du royaume scandinave s’est concrétisé cette semaine lors de la visite d’État du roi Frederik X à Paris. Au-delà des cérémonies protocolaires, cette rencontre a débouché sur des accords militaires substantiels et un rapprochement stratégique significatif avec la France.
Paris et Copenhague scellent leur alliance militaire
L’Élysée a annoncé mardi la signature d’un contrat majeur entre le missilier européen MBDA et les autorités danoises. Cet accord-cadre prévoit « la fourniture de 250 à 1000 missiles Mistral 3 » au Danemark, renforçant considérablement les capacités de défense aérienne du pays nordique. Le montant exact de cette transaction n’a pas été révélé par les deux capitales.
Cette acquisition s’inscrit dans un effort plus large de modernisation des forces armées danoises. Le ministère de la Défense a également communiqué l’achat de 130 blindés finlandais de transport de troupes Patria, pour un montant de 254 millions d’euros. Une partie de ces véhicules devrait être livrée dès 2025, témoignant de l’urgence ressentie par Copenhague face à l’évolution rapide du contexte sécuritaire européen.
L’autonomie stratégique européenne gagne un nouvel allié
Le ministre danois de la Défense, Troels Lund Poulsen, a clairement exposé sa vision lors de sa visite à Paris: « Une coopération étroite avec la France est absolument nécessaire en temps de guerre en Europe et dans une situation sécuritaire en constante évolution« . Cette déclaration marque un tournant pour le Danemark, traditionnellement aligné sur les positions américaines en matière de défense.
Le président français n’a pas manqué de souligner la solidité de cette nouvelle alliance: « Quand les vents mauvais soufflent au Danemark, la France est là », a-t-il affirmé, ajoutant: « À chaque fois que les temps sont difficiles, nous sommes côte-à-côte ».
Cette réorientation stratégique s’accompagne d’un investissement financier conséquent. Le Danemark a récemment alloué une enveloppe supplémentaire de près de 7 milliards d’euros à sa défense, démontrant sa volonté de contribuer activement à l’effort collectif de réarmement européen.
En privilégiant des fournisseurs d’armement européens plutôt qu’américains, Copenhague envoie un message clair à Washington: les menaces sur sa souveraineté territoriale ne resteront pas sans conséquences sur les relations transatlantiques et l’Europe entend désormais assurer sa propre sécurité.
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