Diddy : un juge lui inflige un nouveau camouflet

Diddy (DR)

Un empire musical au cœur d’un réseau d’exploitation présumé Longtemps auréolé de son statut de pionnier de l’industrie musicale américaine, Sean Combs, connu sous les pseudonymes de P. Diddy ou Puff Daddy, fait désormais face à des accusations d’une ampleur inédite. Le ministère public le soupçonne d’avoir transformé les rouages de son empire en instrument de contrôle, au service d’un système organisé de trafic sexuel. Depuis son arrestation à l’automne dernier, les charges se sont accumulées, alimentées par les témoignages de plus de 120 personnes se déclarant victimes de violences et d’exploitation. Les enquêteurs pointent une mécanique bien rodée mêlant intimidation, manipulation et abus, dissimulée derrière les façades glamour de la célébrité. Pour la justice américaine, l’homme de 55 ans aurait mis à profit son pouvoir économique et son influence pour asseoir un réseau d’exploitation d’une rare brutalité.

Refus catégorique du report demandé par la défense

C’est dans ce contexte lourd que la défense de Combs a tenté, sans succès, d’obtenir un délai supplémentaire pour préparer le procès. L’un de ses avocats, Marc Agnifilo, a évoqué de nouvelles pièces versées au dossier comme justification d’un report de deux mois. Mais le juge fédéral Arun Subramanian a balayé cette requête, estimant que les moyens déployés par l’accusé suffisaient à lui garantir un temps de préparation adéquat. Avec quatre cabinets d’avocats engagés dans sa défense, le tribunal a jugé peu convaincante l’argumentation visant à repousser l’ouverture des débats. « Il n’apparaît pas évident qu’il manque de temps, d’autant plus vu l’ampleur de sa représentation légale », a précisé le magistrat au cours de l’audience.

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Un procès à haut risque pour l’image de l’artiste

Le procès débutera donc comme prévu le 5 mai à New York, et devrait s’étendre sur une période allant de huit à dix semaines. Cette échéance représente un tournant décisif non seulement pour l’artiste mais aussi pour l’industrie qu’il incarne. Déjà fragilisé par l’exposition médiatique de ces poursuites, Combs s’est présenté au tribunal vêtu de l’uniforme orange des détenus, adressant un geste discret à sa mère présente dans la salle. Ce moment symbolique contraste fortement avec l’image de puissance qu’il a longtemps cultivée dans l’univers du hip-hop et du divertissement.

Loin des studios et des projecteurs, ce procès met en lumière un fossé grandissant entre l’aura publique de certaines figures du show-business et les pratiques qui leur sont aujourd’hui reprochées. Si les faits sont reconnus, l’affaire pourrait marquer un précédent judiciaire retentissant, appelant à une redéfinition des responsabilités au sein des sphères d’influence artistique. Pour Combs, chaque jour qui le rapproche du procès renforce un isolement déjà entamé dans l’opinion publique. Le verdict, à venir, pourrait redessiner durablement les contours de sa carrière et des structures qu’il a bâties.

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