Alors que des millions de foyers européens étaient plongés dans le noir à la suite d’une gigantesque panne d’électricité survenue ce lundi, le Maroc a donné un coup de pouce à l’Espagne. En effet, le royaume chérifien a joué un rôle déterminant dans le redémarrage du réseau électrique espagnol. Un épisode peu médiatisé en Europe, mais largement salué de l’autre côté du détroit.
Le Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez a publiquement exprimé sa gratitude au pays maghrébin. Cette reconnaissance, relayée avec fierté par la presse marocaine, met en lumière une capacité technique longtemps sous-estimée. Rabat à montrer sa capacité à maintenir la stabilité de son réseau électrique et à mobiliser ses ressources stratégiques dans des moments critiques.
Mais comment un pays qui importait environ 12 % de ses besoins énergétiques depuis l’Espagne a-t-il pu se transformer, ne serait-ce qu’un instant, en soutien du voisin du Nord ? La réponse réside dans une subtilité technique que seuls les ingénieurs du secteur connaissent bien. Ce n’est pas tant la quantité d’énergie transmise qui comptait, mais la qualité du signal envoyé.
Dans les premières heures de la panne, les autorités espagnoles ont eu besoin d’un “sursaut” de puissance pour rallumer plusieurs centrales thermiques dans le sud du pays. Un type d’impulsion que seule une connexion fiable et parfaitement synchronisée pouvait fournir. C’est ici que l’interconnexion sous-marine entre le Maroc et l’Espagne, active depuis les années 1990, mais modernisée à plusieurs reprises, a joué un rôle clé. Le Maroc n’a pas inondé l’Espagne d’électricité, mais a su lui transmettre l’impulsion nécessaire pour relancer ses équipements critiques.
Une assistance technique, mais hautement symbolique, dans une Europe de plus en plus consciente de ses vulnérabilités énergétiques. Longtemps présenté comme dépendant, le Maroc se montre ici capable de réactivité, de coordination transfrontalière et de robustesse technique, alors que plusieurs réseaux européens vacillaient. Au-delà de l’aspect technique, cette collaboration redonne du poids au dialogue énergétique euro-méditerranéen.
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