Depuis l’acquisition de Twitter (devenu X) par Elon Musk en octobre 2022, les autorités européennes ont manifesté à plusieurs reprises leur préoccupation face à l’assouplissement des règles de modération sur la plateforme. La Commission européenne a régulièrement mis en garde le milliardaire contre le non-respect des réglementations européennes, notamment après les licenciements massifs qui ont réduit les équipes de modération. Bruxelles s’inquiète particulièrement de la prolifération de discours haineux, de désinformation et de contenus illégaux sur X, considérant que l’approche libertaire prônée par Musk entre en contradiction directe avec les exigences du Digital Services Act (DSA), entré en vigueur pour les grandes plateformes en 2023 et imposant une responsabilité accrue dans la lutte contre les contenus problématiques.
Une sanction financière historique en préparation
Les régulateurs européens s’apprêtent à frapper fort contre la plateforme X d‘Elon Musk. D’après des informations rapportées par le New York Times, la Commission européenne envisage d’imposer une amende qui pourrait excéder le milliard de dollars pour non-conformité avec la loi sur les services numériques (DSA). Cette sanction, qui serait annoncée durant l’été, marquerait l’aboutissement d’une enquête lancée en 2023 concernant la gestion des contenus illicites et de la désinformation sur le réseau social.
Tensions transatlantiques exacerbées
Cette révélation survient dans un climat déjà tendu entre l’Union européenne et les États-Unis. Le 2 avril 2025, le président Donald Trump a annoncé l’imposition de nouveaux tarifs douaniers, qualifiant cette date de « Jour de la Libération ». Ces mesures comprennent un tarif universel de 10 % sur toutes les importations, effectif à partir du 5 avril, ainsi que des tarifs spécifiques plus élevés pour certains partenaires commerciaux, notamment 34 % sur les importations en provenance de Chine et 20 % sur celles de l’Union européenne, applicables dès le 9 avril. L’administration américaine justifie ces actions par la nécessité de remédier à un déficit commercial de 1,2 trillion de dollars en 2024, en invoquant une « urgence économique nationale » pour revitaliser l’industrie manufacturière nationale et corriger les déséquilibres commerciaux. Ces décisions ont suscité des critiques de la part de divers dirigeants internationaux et des économistes, qui expriment des inquiétudes quant à une possible augmentation de l’inflation, une hausse des prix pour les consommateurs et des tensions accrues dans les relations commerciales mondiales.
Face à ce contexte de frictions commerciales, la possible amende contre X pourrait être perçue comme une nouvelle source de tension entre Bruxelles et Washington. La Commission mène parallèlement une seconde enquête contre la plateforme d’Elon Musk, qui pourrait aboutir à des sanctions supplémentaires. Les autorités européennes considèrent que la philosophie non-interventionniste défendue par Musk a transformé X en un foyer de propagation pour les discours haineux et la désinformation, menaçant l’intégrité démocratique des 27 États membres. Le montant exceptionnel de l’amende envisagée illustre la détermination de Bruxelles à établir un précédent dissuasif pour l’ensemble des acteurs du numérique opérant sur le territoire européen.
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