Elon Musk: voici l’un de ses plus gros échecs selon Forbes

Elon Musk (Chip Somodevilla/via Reuters)

Le parcours entrepreneurial d’Elon Musk est jalonné de projets audacieux aux fortunes diverses. Avant de révolutionner l’industrie spatiale avec SpaceX ou de transformer le marché automobile avec Tesla, le milliardaire a connu plusieurs revers importants avec Zip2, PayPal et d’autres ventures. Mais selon une analyse approfondie de Forbes, son dernier-né automobile au design futuriste pourrait bien représenter l’un de ses plus cuisants échecs commerciaux à ce jour.

Des promesses non tenues

Le pick-up électrique aux lignes géométriques n’a pas réussi à conquérir le marché comme escompté. D’après Forbes, alors que son concepteur visait 250 000 ventes annuelles, moins de 40 000 exemplaires ont trouvé preneurs en 2024, première année complète de commercialisation. Cette performance représente seulement 16% de l’objectif initial, avec une tendance à la baisse observée en début d’année selon les données Cox Automotive.

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Cette déception s’explique largement par une incompréhension fondamentale des attentes des acheteurs traditionnels de camionnettes. Forbes cite le président de CARLAB qui pointe « un manque d’empathie » dans la conception du véhicule, incapable de répondre aux deux besoins essentiels de cette clientèle : transporter efficacement des charges et performer en conditions tout-terrain. Ces lacunes ont généré une vague de réactions négatives en ligne, avec notamment des séquences embarrassantes montrant le véhicule électrique secouru par ses concurrents à motorisation classique.

Une dépréciation sans précédent

La situation sur le marché secondaire révèle l’ampleur du problème. Les propriétaires actuels font face à un mur lorsqu’ils tentent de revendre leur véhicule. Le constructeur lui-même refuserait de reprendre ses propres camionnettes lors de l’achat d’un nouveau modèle, selon des informations relayées par Electrek. Plus préoccupant encore, certains clients dont les véhicules sont immobilisés durablement pour réparations se voient contraints de recourir aux procédures juridiques prévues pour les véhicules présentant des défauts récurrents.

La valeur marchande de ces pick-ups s’est effondrée de plus de moitié en un an, avec encore une baisse significative ces derniers mois. Face à cette dégringolade, les professionnels de l’automobile hésitent à acquérir ces modèles, proposant des montants très inférieurs au prix d’achat initial.

Les conséquences d’une stratégie risquée

L’aspect financier de cette déconvenue interpelle les analystes. Forbes estime que le développement de ce véhicule et l’équipement de son usine de production ont nécessité près d’un milliard de dollars d’investissement, sans possibilité de mutualisation avec d’autres modèles de la gamme. Un expert cité dans l’analyse souligne que ni la technologie développée, ni les installations de production ne peuvent être facilement adaptées à d’autres véhicules.

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Le décalage entre les promesses initiales et la réalité commerciale est particulièrement marqué concernant les tarifs. Initialement annoncé sous la barre des 40 000 dollars, le modèle d’entrée de gamme se commercialise finalement à plus du double, tandis que la version haut de gamme dépasse largement les 100 000 dollars, la plaçant hors du champ des incitations fiscales en vigueur.

Les perspectives commerciales semblent tout aussi sombres. Malgré l’affirmation passée d’une liste d’attente dépassant le million de réservations, le constructeur peine aujourd’hui à écouler son stock disponible. Les livraisons mensuelles n’ont jamais dépassé 5 500 unités et ont rapidement décliné ensuite. Un récent rappel technique majeur a concerné la quasi-totalité des exemplaires livrés depuis le lancement.

Cette contre-performance survient dans un contexte global difficile pour le constructeur, dont les livraisons globales ont reculé significativement au premier trimestre 2024. Un spécialiste du secteur n’hésite pas à établir un parallèle avec l’Edsel, ce modèle Ford devenu l’archétype de l’échec industriel dans les années 1950, tout en notant que ce dernier avait paradoxalement réalisé de meilleurs chiffres de vente. Avec des marchés internationaux offrant peu de perspectives de rebond et de multiples problèmes techniques nécessitant des rappels successifs, ce véhicule emblématique des ambitions parfois démesurées de son créateur pourrait bien rester dans l’histoire comme un symbole d’innovation mal calibrée pour son marché.

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