Les BRICS, une nouvelle opportunité pour l’AES, selon un ministre

Karamoko Jean-Marie Traoré. Photo : DR

Bloc économique et politique aux contours redessinés par l’évolution des rapports de force mondiaux, les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) suscitent depuis plusieurs années un intérêt croissant auprès des pays émergents. Regroupant des économies aux profils variés mais partageant un même désir d’émancipation vis-à-vis des structures dominées par les puissances occidentales, le collectif s’est imposé comme une alternative stratégique à l’ordre international traditionnel. En misant sur la coopération Sud-Sud, les BRICS incarnent une volonté de remodeler la gouvernance mondiale, en tenant compte des aspirations des nations longtemps reléguées à la périphérie des décisions majeures. Dans ce contexte de redéfinition géopolitique, certaines alliances régionales africaines y voient une opportunité plus qu’un simple partenariat.

C’est le cas de l’Alliance des États du Sahel (AES), qui, à l’occasion d’une rencontre diplomatique tenue à Moscou, a exprimé un vif intérêt pour cette dynamique. À l’issue de l’échange avec le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, le chef de la diplomatie burkinabè, Karamoko Jean-Marie Traoré, a exposé la vision portée par les pays membres de l’AES. Il estime que les BRICS peuvent servir de catalyseur à une transformation des rapports internationaux, jusque-là centrés sur une concentration du pouvoir entre quelques États. Une configuration qu’il juge rigide et obsolète.

Publicité

Pour le diplomate burkinabè, l’attrait que représentent les BRICS va bien au-delà des considérations économiques. Il s’agit d’un espace de résonance pour les pays longtemps marginalisés, un cadre qui encourage une lecture plus inclusive des enjeux mondiaux. Cette ouverture vers une multipolarité assumée est perçue comme un moyen de s’affranchir des logiques unilatérales, trop souvent dictées par les intérêts d’un petit cercle de puissances traditionnelles.

La rencontre de Moscou a ainsi marqué une étape supplémentaire dans le rapprochement entre la Russie et les États sahéliens membres de l’AES. Une convergence qui repose sur une volonté commune : promouvoir un ordre mondial plus équilibré, dans lequel la voix des nations en développement ne serait plus périphérique. Pour l’AES, se projeter vers des partenariats comme celui des BRICS n’est pas un simple choix stratégique ; c’est l’affirmation d’une volonté de se repositionner sur l’échiquier international.

Derrière l’intérêt pour les BRICS, c’est donc toute une vision qui se dessine : celle d’un monde plus ouvert, plus solidaire et plus représentatif des réalités multiples qui le composent. L’AES y voit un symbole fort, une promesse de rupture avec les anciennes dynamiques de domination. Une perspective qui, pour ses dirigeants, mérite d’être explorée avec sérieux.

Une réponse

  1. Avatar de LE COQ
    LE COQ

    IL EST TEMPS D’EN FINIR AVEC LE NEOCOLONIALISME

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité