Au Maghreb, les compagnies aériennes poursuivent leur montée en puissance sur le marché international. Qu’il s’agisse de renforcer leurs capacités opérationnelles, d’étendre leurs réseaux ou de nouer des partenariats stratégiques, elles cherchent à occuper une place de plus en plus visible sur l’échiquier du transport aérien. Cette dynamique s’explique par la volonté des États d’accroître leur connectivité, de soutenir les échanges économiques et de positionner leurs compagnies nationales comme des acteurs crédibles dans un secteur en constante évolution. Dans ce contexte de transformation, plusieurs opérateurs du Maghreb s’appuient sur des alliances bilatérales pour accélérer leur expansion.
C’est dans cette logique qu’intervient l’accord récemment conclu entre l’Algérie et le Qatar, ouvrant de nouvelles perspectives à Air Algérie. Signé à Doha par les ministres des Transports des deux pays, ce partenariat bilatéral autorise désormais un nombre illimité de vols de passagers et de fret entre les deux États. Un pas significatif, qui témoigne d’une volonté commune de renforcer les échanges dans le domaine aérien tout en s’inscrivant dans une coopération économique plus large.
Mais l’enjeu dépasse largement la simple intensification des liaisons Alger-Doha. L’un des aspects les plus notables de cet accord réside dans l’adoption du principe de la cinquième liberté, une disposition qui permet aux transporteurs aériens d’opérer des vols entre un pays tiers et leur pays d’origine en transitant par un second pays. Concrètement, Air Algérie pourrait désormais proposer des vols depuis l’Algérie vers des destinations asiatiques via le Qatar, sans contrainte de transit classique.
Une source interne à Air Algérie évoque une opportunité stratégique « à moyen et long terme ». La compagnie, engagée dans un processus de renouvellement de sa flotte, table sur l’arrivée de seize nouveaux appareils d’ici à 2027 – un investissement qui pourrait lui permettre de concrétiser cette ouverture vers l’Asie. Si l’exploitation de ces nouvelles libertés n’est pas immédiate, elle s’inscrit dans une vision élargie de développement à l’international.
Le nouvel accord est aussi perçu comme une continuité logique du rapprochement entre Alger et Doha dans plusieurs secteurs. Après l’agriculture ou encore l’énergie, c’est au tour du transport aérien de bénéficier de ce partenariat renforcé. Les compagnies aériennes deviennent ainsi des instruments stratégiques au service de la diplomatie économique.
Avec cet accès facilité à de nouveaux marchés via le hub qatari, Air Algérie se positionne pour élargir progressivement son réseau de destinations, en particulier vers l’Asie. L’évolution de sa flotte et les nouvelles marges de manœuvre qu’offre l’accord signé à Doha pourraient, à terme, transformer son empreinte géographique. En se projetant au-delà de ses frontières naturelles, la compagnie nationale entend s’inscrire dans une dynamique régionale qui privilégie l’ouverture, la coopération et la diversification de ses activités.
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