Face à la montée en puissance des pratiques financières illicites, les gouvernements du monde entier s’efforcent de renforcer leurs dispositifs réglementaires. Conscients des menaces que représentent le blanchiment d’argent, la corruption ou encore la fraude organisée, ils adoptent des mécanismes de surveillance de plus en plus sophistiqués, misant sur l’innovation technologique pour contenir ces risques. L’objectif est clair : protéger les systèmes économiques nationaux et internationaux contre des réseaux de criminalité toujours plus complexes et interconnectés.
C’est dans ce contexte que le dernier Indice mondial de la criminalité économique et financière pour l’année 2025, publié par la société de conseil juridique et de gestion des risques Secretariat, positionne le Maroc parmi les pays dits « vigilants ». Le Royaume du Maroc se distingue ainsi par un cadre réglementaire jugé efficace et des mesures concrètes mises en place pour contenir les risques financiers. Avec un score de 2,14 points, il occupe la 75ᵉ place sur 177 pays analysés, rejoignant un groupe de 64 pays reconnus pour leur vigilance, aux côtés notamment de l’Allemagne, du Japon ou encore des États-Unis.
L’évaluation repose sur trois grands critères : le blanchiment d’argent, la corruption et le crime organisé. Ces menaces sont exacerbées par l’essor de technologies émergentes comme l’intelligence artificielle, les actifs virtuels et les systèmes de financement décentralisé, qui modifient en profondeur les modes opératoires des réseaux criminels. Le rapport alerte sur l’ampleur des flux financiers illicites, estimés entre 4 500 et 6 000 milliards de dollars d’ici 2030. Il prévoit également une hausse de 60 % des crimes financiers dopés par l’IA d’ici la fin de l’année en cours.
Dans cette dynamique, le rôle des institutions financières est jugé déterminant. Le rapport encourage le recours à des technologies de régulation (RegTech) pour moderniser les dispositifs de conformité, détecter plus efficacement les irrégularités et contrer les fraudes électroniques. Il insiste sur la nécessité de réponses proactives, à la hauteur de l’évolution rapide des menaces, afin de préserver la stabilité des systèmes économiques.
Le positionnement du Maroc traduit donc une volonté manifeste d’anticiper les défis liés à la criminalité financière. Dans un environnement mondial en constante mutation, cette posture préventive et structurée renforce la crédibilité du pays sur le plan international, tout en assurant une meilleure protection de ses intérêts économiques.
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