Maghreb : un pays asiatique va soutenir l’agriculture intelligente

Photo de James Baltz sur Unsplash

À l’heure où les défis climatiques redessinent les priorités agricoles à l’échelle mondiale, la Tunisie s’apprête à bénéficier d’un partenariat stratégique inédit avec la Corée du Sud. L’Agence coréenne de coopération internationale (KOICA) a annoncé le lancement, en 2026, d’un ambitieux programme quinquennal axé sur l’agriculture intelligente et la résilience climatique.

Dotée d’un budget de 13,5 millions de dollars, cette initiative, entièrement financée par un don coréen, marque une nouvelle étape dans la coopération entre les deux pays, avec pour ambition de réinventer les modèles de production agricole dans les zones vulnérables de la Tunisie. Face à la baisse des rendements, à l’épuisement des ressources en eau et à la fréquence accrue des épisodes climatiques extrêmes, la Tunisie cherche à moderniser son agriculture. Le projet, en partenariat avec le ministère tunisien de l’Agriculture, vise à introduire des systèmes intelligents de gestion des cultures, à travers l’usage de capteurs, de données satellitaires et de techniques de prévision climatique.

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Deux filières prioritaires ont été identifiées : les grandes cultures céréalières et l’olivier, piliers de l’agriculture tunisienne. L’objectif est augmenté la productivité tout en réduisant les risques liés au climat, dans un contexte où la sécurité alimentaire devient un enjeu national.

Au-delà de l’apport technologique, ce projet symbolise une nouvelle dynamique Sud-Sud, dans laquelle les pays asiatiques, longtemps concentrés sur les grands marchés, investissent désormais dans le développement durable de l’Afrique. Pour la Corée du Sud, il s’agit aussi de partager son savoir-faire en matière d’agriculture numérique et durable, qui a contribué à sa propre sécurité alimentaire. De son côté, la Tunisie voit dans cette coopération une opportunité de structurer un modèle agricole plus résilient, plus technologique et plus rentable, avec une dimension sociale importante : la formation des agriculteurs, l’intégration des jeunes et la création de filières à valeur ajoutée.

Si le projet est concluant, il pourrait ouvrir la voie à de nouveaux investissements coréens dans les secteurs agroalimentaires et hydrauliques tunisiens, dans un contexte où la recherche de partenaires stables et innovants est devenue une priorité pour Tunis. En attendant le lancement officiel prévu pour 2026, les études de faisabilité et les consultations techniques sont en cours, signe que les deux parties entendent s’inscrire dans une logique de co-construction à long terme.

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