Les tensions entre le Mali et le géant minier Barrick Gold franchissent un nouveau cap. Dans un climat de relations déjà tendues, les autorités maliennes ont, selon les informations relayées par l’Agence Ecofin, procédé à la fermeture des bureaux de la compagnie canadienne à Bamako. Le personnel de l’entreprise aurait été empêché d’accéder à ses locaux, marquant une escalade préoccupante dans le bras de fer qui oppose les deux parties.
Cette fermeture intervient sur fond d’allégations de non-paiement d’impôts par Barrick Gold. Les autorités maliennes n’ont, pour l’instant, pas communiqué officiellement sur les raisons de cette décision, tout comme la multinationale, qui reste également silencieuse. L’incertitude règne, alors que l’entreprise est un acteur clé du secteur aurifère malien.
Le litige fiscal s’ajoute à une série de différends qui alimentent, depuis plusieurs mois, une atmosphère de méfiance entre Bamako et Barrick Gold, deuxième producteur mondial d’or. La question de la contribution réelle de la multinationale à l’économie malienne, notamment en matière de recettes fiscales et de retombées locales, revient de manière récurrente dans le débat public.
Au cœur de l’affaire, un enjeu majeur : l’avenir de Loulo-Gounkoto, le plus grand complexe minier du pays, exploité par Barrick. Une éventuelle paralysie administrative pourrait compromettre la reprise normale des opérations ou retarder des projets d’expansion, alors même que le Mali cherche à tirer un meilleur profit de ses ressources naturelles.
Ce bras de fer met également en lumière la volonté des autorités maliennes de renforcer leur souveraineté économique. Dans un contexte régional marqué par une affirmation croissante des États du Sahel face aux multinationales, le geste de Bamako pourrait être perçu comme un signal adressé à l’ensemble des opérateurs étrangers.
Alors que le secteur aurifère représente une part essentielle des recettes d’exportation du Mali, la situation actuelle soulève de nombreuses interrogations chez les investisseurs internationaux. La fermeture des bureaux de Barrick à Bamako envoie un message d’instabilité juridique et fiscale à un moment où le pays cherche, paradoxalement, à attirer davantage d’investissements dans ses mines.
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