Le Sahara occidental demeure l’un des derniers territoires non autonomes d’Afrique, objet d’un différend territorial de longue date entre le Maroc, qui le considère comme partie intégrante de son territoire national, et le Front Polisario, qui revendique l’indépendance de la région. Cette question divise la communauté internationale depuis des décennies, avec certains pays reconnaissant la souveraineté marocaine tandis que d’autres soutiennent le droit à l’autodétermination des Sahraouis. Les Nations Unies maintiennent une position de neutralité, appelant à une solution négociée, mais les tensions diplomatiques persistent, particulièrement autour des accords commerciaux impliquant les ressources naturelles du territoire.
Des blocages organisés contre les produits agricoles sahariens
Une alliance inattendue entre syndicalistes français et militants pro-Polisario perturbe actuellement les exportations agricoles. Ces denrées, produites au Sahara occidental mais commercialisées sous pavillon marocain, font l’objet d’actions coordonnées: entraves logistiques, rassemblements contestataires et intimidations directes auprès des acheteurs français pour rejeter ces marchandises issues des territoires administrés par Rabat. Les opposants traquent systématiquement ces produits grâce à leurs identifiants internationaux, informations de traçabilité ou caractéristiques saisonnières – notamment les melons de Dakhla, facilement identifiables durant cette période.
Cette pression croissante pousse les importateurs français à instaurer progressivement un boycott tacite. Les conséquences frappent durement les agriculteurs modestes du Sahara qui, opérant sous juridiction marocaine, voient leurs récoltes de tomates, melons et pastèques immobilisées, compromettant gravement leur subsistance économique.
L’arrêt de la CJUE catalyseur de nouvelles tensions commerciales
La décision de la Cour de justice de l’Union européenne d’octobre 2024 a profondément modifié la donne commerciale. En invalidant les accords entre l’UE et le Maroc concernant les produits agricoles et halieutiques du Sahara occidental, et en exigeant un étiquetage spécifique pour ces produits, la Cour a offert un levier juridique aux opposants du Maroc. Bien que cette décision prévoie une période transitoire de douze mois avant application complète, ses effets se font déjà sentir sur le terrain.
Face à cette situation critique, les exportateurs qui commercialisent sous autorité marocaine sollicitent vivement l’intervention de Rabat pour protéger le secteur agricole de ce territoire disputé. Ils alertent sur l’émergence d’un refus commercial non-officiel de leurs produits, particulièrement en France, où l’atmosphère d’hostilité s’intensifie, menaçant les échanges économiques traditionnels et déstabilisant l’économie locale que le royaume chérifien considère comme partie intégrante de son territoire national.
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