Le poulet, présent sur presque toutes les tables, reste un aliment essentiel dans les foyers algériens. Sa popularité ne tient pas seulement à son goût, mais aussi à son accessibilité, en comparaison avec d’autres sources de protéines plus coûteuses. Depuis longtemps, il constitue une base alimentaire incontournable, consommée aussi bien par les familles modestes que par les classes moyennes. Pourtant, cette accessibilité est aujourd’hui mise à rude épreuve, provoquant une onde de choc dans le quotidien des consommateurs.
Une flambée des prix qui bouscule les habitudes
Ce jeudi, le coût du poulet s’est envolé, créant une véritable préoccupation parmi les ménages. Alors qu’en début d’été, le prix de gros du poulet en Algérie se situait généralement autour de 220 à 250 dinars algériens (DA) le kilogramme, il a brusquement grimpé à des niveaux compris entre 300 et 320 DA. Cette évolution se répercute directement au détail, où le prix a dépassé la barre des 360 DA, pouvant même atteindre 380 DA le kilogramme. Cette hausse considérable fragilise le pouvoir d’achat, surtout à un moment où les dépenses estivales augmentent déjà.
Retards d’importation et conséquences économiques
L’une des raisons majeures de cette augmentation soudaine est le retard dans la livraison de poulet congelé en provenance du Brésil. Ce pays, principal fournisseur, joue un rôle clé dans l’équilibre de l’offre sur le marché algérien. Tout décalage dans l’arrivée des cargaisons entraîne un déséquilibre immédiat entre la demande et l’offre, ce qui pousse naturellement les prix vers le haut. Le secteur avicole algérien, encore en pleine mutation, peine à compenser cette dépendance aux importations pour satisfaire la demande locale.
Les opérateurs du marché s’inquiètent, car cette situation pourrait se prolonger avec l’arrivée de l’été, saison traditionnellement marquée par une hausse de la consommation. La raréfaction temporaire du produit dans les circuits de distribution risque d’accentuer cette inflation, accentuant les tensions au sein des familles pour qui le poulet représente une source principale de protéines à moindre coût.
Impact social et perspectives à court terme
L’augmentation du prix du poulet ne concerne pas uniquement un secteur économique. Elle soulève des questions sociales cruciales, notamment sur la capacité des ménages à maintenir une alimentation équilibrée face à la hausse des prix. Pour beaucoup, substituer le poulet par d’autres viandes plus onéreuses est impossible, ce qui peut entraîner une réduction de la qualité nutritionnelle des repas.
Face à ce défi, certains experts appellent à une diversification des sources d’approvisionnement et à un renforcement de la production locale. L’objectif serait de limiter la vulnérabilité liée aux aléas des importations. En attendant, les consommateurs devront composer avec une facture plus lourde, dans un contexte où la stabilité économique reste fragile.
Ainsi, la flambée actuelle du prix du poulet en Algérie montre la fragilité d’un marché dépendant des flux internationaux et les conséquences immédiates que cela engendre sur la vie quotidienne. Le pays fait face à une double nécessité : garantir un approvisionnement régulier tout en soutenant les ménages face à une inflation alimentaire qui pourrait perdurer dans les prochains mois.
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