Armement : les États-Unis à l’épreuve après la guerre des 12 jours

La guerre de 12 jours entre Israël et l’Iran en juin dernier a mis en lumière un angle mort de la stratégie militaire américaine : la soutenabilité de ses stocks d’intercepteurs antimissiles. En déployant massivement le système THAAD pour intercepter des missiles iraniens lancés contre le territoire israélien, les États-Unis ont consommé près d’un quart de leurs réserves, selon une enquête du Wall Street Journal. Une mobilisation qui alimente désormais les débats sur la résilience de l’arsenal américain face à des conflits à haute intensité.

Une guerre courte, une consommation massive

Le conflit, déclenché après une intensification des tensions entre Téhéran et Tel-Aviv, a vu les forces iraniennes lancer un barrage de missiles balistiques, dont plusieurs auraient visé des infrastructures militaires sensibles en Israël. Face à cette menace, Washington a activé en urgence deux de ses sept systèmes THAAD stationnés au Moyen-Orient. En douze jours, plus de 150 projectiles ont été tirés pour protéger les cibles israéliennes, soit environ 25 % du stock national, selon les données citées par le CSIS.

Le THAAD : un rempart technologique aux capacités limitées

Développé à partir des années 1990 par Lockheed Martin, le système Terminal High Altitude Area Defense a été conçu pour intercepter des missiles balistiques dans la phase terminale de leur trajectoire, à très haute altitude. Destiné initialement à contrer la menace nord-coréenne, il a été déployé en Corée du Sud, à Guam, et ponctuellement dans d’autres régions sensibles.

Malgré son efficacité démontrée, chaque intercepteur coûte entre 10 et 15 millions de dollars et nécessite plusieurs mois de fabrication. Ce facteur rend toute campagne d’interception prolongée difficile à soutenir. Selon Wes Rumbaugh, du Center for Strategic and International Studies, il faudra plus d’un an pour reconstituer les stocks utilisés en Israël, à un coût global compris entre 1,5 et 2 milliards de dollars.

Une dépendance industrielle qui inquiète

Cette surconsommation ponctuelle a révélé une fragilité logistique préoccupante pour le Pentagone. Comme l’explique CNN, le rythme d’utilisation lors de la guerre des 12 jours a largement excédé celui de la production actuelle. Cette réalité pose la question de la disponibilité des missiles THAAD pour d’autres théâtres d’opérations, alors que les tensions persistent en mer de Chine méridionale, en Corée, ou encore autour de Taïwan.

Plusieurs analystes appellent désormais à une accélération de la production, mais aussi à une diversification des technologies, avec notamment des recherches avancées sur les systèmes à énergie dirigée (lasers) ou les intercepteurs à bas coût, pour suppléer les dispositifs haut de gamme comme le THAAD.

Vers une redéfinition de la posture américaine ?

Le scénario israélien a agi comme un signal d’alarme pour l’administration américaine. À l’heure où la doctrine militaire repose sur la dissuasion et la projection de puissance, les capacités d’endurance face à des conflits simultanés deviennent un enjeu stratégique majeur. Le risque identifié par certains experts est celui d’un effet domino, où une opération ponctuelle viendrait compromettre la réponse à une crise plus grave dans une autre région.

Alors que les États-Unis réévaluent leur stratégie de défense à l’échelle globale, la guerre de 12 jours s’impose comme un révélateur : dans un monde aux tensions multiples, même les arsenaux les plus avancés peuvent se heurter à leurs propres limites.

1 réflexion au sujet de « Armement : les États-Unis à l’épreuve après la guerre des 12 jours »

  1. Les ricains ont balancer pour des centaines de millions $ en 12 jours 🤣.
    Pour aplatir des tas de sables 🤣

    Si Trump ne gagnent pas ses guerres en moins d’un mois, il se retrouve en slibard avec nibe de missiles … Ce tocard devra envoyer du nucléaire parce qu’il n’aura plus rien d’autre ! Sachant qu’il va se prendre pareil en retour !
    Quel C0NN@RD !

    Répondre

Laisser un commentaire