La première Conférence des Préfets de l’année 2025 s’est tenue jeudi dernier à Djakotomey, sous la présidence conjointe des ministres Raphaël Akotègnon de décentralisation et de la gouvernance locale et Alassane Séidou de l’intérieur et sécurité Publique. Cette rencontre stratégique visait à renforcer la coordination entre l’État central et ses représentants déconcentrés, face à des défis sécuritaires croissants et l’impératif d’une gouvernance locale plus efficiente.
La session, placée sous le signe de la synergie entre sécurité nationale et administration territoriale, a réuni l’ensemble des Préfets et des hauts cadres administratifs. Au programme, des priorités clés ont été définies : le renforcement de la décentralisation, l’adaptation des réponses publiques aux menaces sécuritaires dans les zones sensibles, et la conduite des réformes structurelles pour un développement local intégré.
En ouverture des travaux, le Ministre Raphaël Akotègnon a détaillé les grands axes de discussion. Il a notamment abordé la gestion des manifestations publiques et les responsabilités des Préfets en matière de police administrative. Les avancées des réformes sur l’identification des personnes, les mécanismes de prévention des violences électorales à l’approche des scrutins de 2026, et la mise en œuvre de la Politique Nationale de Décentralisation (PONADEC 2024-2033) figuraient également au cœur des débats. La question de l’intégration éducative dans les zones exposées à l’extrémisme violent et le régime disciplinaire applicable aux élus et cadres communaux ont complété le tableau.
Parmi les chantiers prioritaires de l’année, plusieurs projets majeurs ont été soulignés : le projet de sédentarisation des troupeaux (ProSer), la construction des cités administratives départementales, l’intensification de la formation des élus locaux via le centre de formation pour l’administration locale (CeFAL), et la réforme en cours de la fonction publique territoriale.
De son côté, le ministre Alassane Séidou a insisté sur le contexte sécuritaire régional préoccupant. Il a mis en lumière les effets des conflits géopolitiques internationaux sur la stabilité de l’Afrique de l’Ouest, et la recrudescence des actes terroristes, citant l’attaque du 17 avril dans le nord du Bénin. Le ministre de l’Intérieur a rappelé la nécessité d’un maillage territorial dense avec la construction de commissariats frontaliers et le renforcement logistique des forces de sécurité. Les avancées de l’Agence béninoise de protection civile et de l’Agence béninoise de gestion intégrée des espaces frontaliers (ABeGIEF), l’informatisation des postes frontaliers et la finalisation des plans locaux de sécurité ont également été évoquées.
Dans la perspective des élections générales de 2026, les deux ministres ont exhorté les autorités locales à une vigilance accrue et à un sens élevé des responsabilités pour garantir des scrutins apaisés, transparents et crédibles.



