L’Allemagne vient de renforcer son engagement en faveur de la transition énergétique en Afrique du Sud en approuvant un prêt de 500 millions d’euros, destiné à appuyer la sortie progressive des combustibles fossiles. Ce financement s’inscrit dans le cadre du Partenariat pour une transition énergétique juste (JETP), un programme international lancé à la COP26 visant à aider les pays à forte dépendance au charbon à se tourner vers les énergies renouvelables.
Une aide structurée sur le long terme
Le prêt est octroyé via la banque publique KfW et mis en œuvre par la GIZ (Société allemande pour la coopération internationale), deux piliers de la coopération bilatérale allemande. L’accord prévoit une durée de 13 ans, incluant une période de grâce de trois ans et un taux d’intérêt fixe de 4,31 % rapporte nos confrères d’Africa Business Insider qui cite l’agence Bloomberg. Il s’ajoute à deux précédents financements accordés en 2022 et 2023, portant l’appui total de l’Allemagne sous forme de prêts concessionnels à 1,3 milliard d’euros.
Ce nouveau décaissement vise à améliorer la sécurité énergétique à court et moyen terme, tout en accompagnant l’Afrique du Sud dans la réduction de son empreinte carbone. Le pays tire actuellement près de 80 % de son électricité du charbon, un niveau parmi les plus élevés du G20.
Le JETP : un levier multilatéral pour la décarbonation
Lancé lors de la COP26 à Glasgow, le JETP réunit des bailleurs majeurs, parmi lesquels la France, le Royaume-Uni, les États-Unis, l’Union européenne et désormais d’autres institutions financières. Le programme mobilise à ce jour 8,3 milliards de dollars sous diverses formes d’appui technique et financier. L’initiative cherche à conjuguer réduction des émissions, justice sociale et développement économique.
Aux côtés de l’Allemagne, plusieurs acteurs participent à ce dernier tour de table : la Banque mondiale, la Banque africaine de développement, l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA), ainsi que le Fonds de l’OPEP pour le développement international. Tous misent sur une stratégie qui allie réformes structurelles et soutien aux infrastructures vertes.
Une transition encore semée d’embûches
La dépendance de l’Afrique du Sud au charbon reste une réalité économique et sociale. Outre l’impact sur l’environnement, le vieillissement des centrales électriques accentue les pénuries chroniques d’électricité, mettant à rude épreuve la croissance et le quotidien des populations. L’enjeu n’est pas seulement environnemental : il touche aussi à la résilience énergétique, à la création d’emplois et à l’inclusion des communautés affectées par la fermeture des sites miniers.
À l’échelle internationale, la réussite du modèle sud-africain pourrait faire école dans d’autres pays du Sud, souvent confrontés au même dilemme : comment concilier développement économique et obligations climatiques. Dans ce contexte, le JETP apparaît comme un laboratoire de la coopération climatique Nord-Sud, où les logiques de solidarité se heurtent aux impératifs économiques.



