La France s’oriente vers une reconnaissance formelle de l’État de Palestine, une décision que le président Emmanuel Macron prévoit d’annoncer officiellement devant l’Assemblée générale des Nations unies en septembre prochain. C’est par une publication sur ses réseaux sociaux (X et Instagram) ce jeudi que le chef de l’État a confirmé son intention de porter ce message devant la communauté internationale.
Ce positionnement, qui marque une inflexion notable dans la diplomatie française, reflète une dynamique où plusieurs capitales européennes — parmi lesquelles Madrid, Oslo et Dublin — ont déjà posé ce geste ces derniers mois. L’objectif affiché : relancer une approche politique du conflit au Proche-Orient, à l’heure où les tensions ne cessent de s’aggraver sur le terrain.
Une décision alignée sur une longue tradition diplomatique
Depuis les années 1980, Paris défend le principe d’une coexistence pacifique entre deux États souverains, israélien et palestinien, fondée sur des frontières sûres et reconnues. En 2014 déjà, les parlementaires français s’étaient prononcés favorablement à cette reconnaissance symbolique, sans qu’elle ne débouche sur un engagement de l’exécutif.
Aujourd’hui, ce cap semble franchi. Pour l’Élysée, il ne s’agit pas d’un geste isolé, mais d’une réponse à un contexte régional de plus en plus instable, marqué par des violences persistantes, des impasses diplomatiques et des souffrances civiles croissantes.
Des implications géopolitiques immédiates
Si cette reconnaissance ne modifie pas, à court terme, la situation sur le terrain, elle aura une portée politique forte. Elle pourrait influencer le débat au sein des institutions internationales, redonner du poids aux revendications diplomatiques palestiniennes et provoquer des réactions en chaîne, tant favorables que critiques.
Côté israélien, une telle annonce est perçue comme un soutien unilatéral qui risque, selon certains responsables, de compliquer encore davantage toute relance du dialogue. À l’inverse, plusieurs acteurs du monde arabe et des organisations multilatérales pourraient y voir un signal d’équilibre dans les prises de position occidentales, à un moment où les équilibres stratégiques sont particulièrement fragiles.
Un message adressé à la communauté internationale
L’annonce prévue pour septembre se veut aussi un appel à une mobilisation plus large. En se positionnant ainsi dans l’arène onusienne, la France espère contribuer à la relance d’un processus de négociation, aujourd’hui enlisé, et encourager d’autres États à s’engager plus activement pour une issue politique au conflit.
Au moment où les alliances et les rapports de force évoluent rapidement, ce choix diplomatique pourrait repositionner Paris comme un acteur moteur sur les grandes questions de paix et de sécurité internationales.
L’automne s’annonce donc décisif : la tribune de l’ONU servira de caisse de résonance à une décision que beaucoup considèrent déjà comme l’un des marqueurs diplomatiques forts du second quinquennat d’Emmanuel Macron.



