L’Afrique pourrait bientôt réapparaître sur la carte mondiale de la Formule 1. Porté par une ambition à la fois sportive et économique, le Maroc mise sur un projet de grande ampleur pour accueillir à nouveau un Grand Prix. À une vingtaine de kilomètres au sud de Tanger, un complexe de dernière génération est en gestation, combinant infrastructures automobiles, tourisme haut de gamme et aménagements logistiques.
Après trois décennies d’absence sur le continent africain, la Formule 1 pourrait bien effectuer un retour remarqué. En pole position, le Maroc présente une candidature ambitieuse avec la construction d’un complexe sportif et touristique d’envergure près de Tanger. Ce projet s’inscrit dans une stratégie plus large visant à repositionner l’Afrique sur la scène internationale du sport automobile.
Un complexe multifonctionnel aux standards internationaux
Situé à vingt kilomètres au sud de Tanger, le futur site s’apparente à un hub intégré, mêlant sport, loisirs et infrastructures touristiques. Doté d’un circuit homologué FIA Grade 1, nécessaire pour accueillir un Grand Prix de F1, le projet prévoit également la construction d’un parc à thème, d’un centre commercial, de plusieurs hôtels, d’une marina et d’une gare logistique fait savoir le média Challenge relayé par nos confrères de Bladi. L’initiative est portée par Eric Boullier, ancien directeur de McLaren et Lotus, deux écuries emblématiques du paddock.
L’investissement total est estimé à 1,2 milliard de dollars, dont 800 millions déjà sécurisés via des fonds privés. La rentabilité du projet repose sur un modèle économique diversifié, combinant recettes sportives, tourisme d’affaires et attractivité locale. À terme, l’ensemble devrait générer environ 10 000 emplois directs et indirects, renforçant l’impact économique à l’échelle régionale.
Une course contre la montre pour figurer au calendrier
La première course sur le sol marocain pourrait avoir lieu entre 2027 et 2028, sous réserve d’un feu vert de la Fédération internationale de l’automobile (FIA) et d’un accord avec les promoteurs de la F1. Stefano Domenicali, PDG de Formula One Group, a réitéré à plusieurs reprises sa volonté de réintégrer l’Afrique au calendrier mondial, estimant que ce continent constitue un maillon manquant dans la stratégie d’expansion globale de la discipline.
Outre le Maroc, le Rwanda et l’Afrique du Sud seraient également en lice, avec des projets en cours d’évaluation. L’Afrique du Sud, qui a accueilli le dernier Grand Prix sur le continent en 1993 à Kyalami, demeure un acteur historique. Mais le Maroc, avec son projet présenté comme un « mini-Abu Dhabi », semble vouloir miser sur une approche à long terme alliant rentabilité, image et structuration territoriale.
Entre héritage et projection continentale
L’intérêt du Maroc pour la Formule 1 n’est pas nouveau. Le pays avait déjà organisé un Grand Prix comptant pour le championnat du monde en 1958 à Casablanca, et l’idée d’un retour ne cesse de ressurgir au fil des années. Ce nouvel élan s’inscrit dans une dynamique plus large où les grandes compétitions sportives deviennent des leviers de diplomatie, d’aménagement du territoire et de rayonnement international.
Pour la Formule 1, revenir en Afrique répondrait à une exigence de diversification géographique mais aussi à une demande croissante de la part des fans et des sponsors souhaitant investir de nouveaux marchés. Le continent africain, avec sa démographie dynamique et ses ambitions économiques, représente un potentiel encore sous-exploité pour les grandes disciplines sportives mondiales.



