Maghreb : accélération de la refonte du transport public dans ce pays

Face à la dégradation persistante du réseau de transport collectif, les autorités tunisiennes lancent un plan de modernisation ambitieux. Réunis ce 23 juillet 2025 au Palais de la Kasbah, les membres du gouvernement, sous la présidence de Sarra Zaafrani Zenzri, ont exposé une série d’initiatives visant à restructurer un secteur jugé prioritaire.

Une flotte en cours de renouvellement

Depuis le mois de juin, comme le rappelle le site tunisien lapresse.tn, plus de 300 nouveaux bus ont été livrés à la Tunisie, issus d’un partenariat avec la Chine. Ces livraisons marquent le début d’un vaste programme d’investissement. Un second marché public permettra l’introduction de 418 bus supplémentaires, suite à une procédure de sélection internationale. D’autres acquisitions sont en préparation : un accord est attendu en septembre avec la Suisse pour 200 bus neufs, et un lot de 397 véhicules sera fourni par l’Arabie Saoudite.

Le transport ferroviaire urbain n’est pas en reste. Une procédure d’achat a été ouverte pour 35 wagons de métro, dans le but de soulager les lignes les plus saturées, notamment dans la région du Grand Tunis.

Une remise à plat du système de gestion

La cheffe du gouvernement a insisté sur l’importance d’un changement structurel, estimant que les seuls achats de matériel ne sauraient suffire. La stratégie retenue vise à corriger des années d’accumulation de carences organisationnelles, notamment dans la maintenance, la planification des itinéraires ou encore la gestion des effectifs.

L’exécutif prévoit ainsi la mise en place d’un cadre de gouvernance renouvelé, qui devra garantir une meilleure efficacité opérationnelle et un suivi rigoureux des performances. L’objectif affiché est de bâtir un service public adapté aux attentes actuelles des usagers, notamment en termes de fiabilité et de confort.

Un levier de développement territorial

La réforme intervient dans un contexte où les disparités régionales en matière de transport sont souvent pointées du doigt. En renforçant l’offre dans les zones périurbaines et les régions intérieures, le gouvernement espère réduire la fracture d’accès aux services essentiels et dynamiser les échanges économiques entre les territoires.

L’amélioration des transports pourrait également contribuer à limiter l’usage excessif des véhicules particuliers, à un moment où les embouteillages et la pollution atmosphérique pèsent lourdement sur la qualité de vie dans les grandes villes tunisiennes.

Avec cette nouvelle orientation, la Tunisie ambitionne de remettre à niveau un service clé de son infrastructure publique, tout en posant les bases d’un modèle de mobilité plus résilient et équitable.

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