Depuis près d’un an, les relations entre la France et l’Algérie ont sombré dans une spirale de tensions et de représailles. Entre expulsions diplomatiques, brouilles sécuritaires, contentieux migratoires et désaccords sur le Sahara occidental, les canaux de coopération sont quasiment à l’arrêt. Sur fond d’attaques perpétrées en France par des ressortissants algériens sous le coup d’une OQTF, certains ténors de la majorité appellent désormais à des réponses fermes et ciblées. Face à ces situations, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau doit prochainement rencontrer Emmanuel Macron à l’Élysée pour proposer une nouvelle orientation plus ferme face au gouvernement algérien.
Une entrevue décisive à l’Élysée
Prévu ce jeudi 24 juillet, ce rendez-vous de haut niveau intervient alors que la situation diplomatique entre les deux pays atteint un point critique. Bruno Retailleau souhaite exposer directement au président de la République un ensemble de mesures destinées à répondre aux provocations perçues du côté algérien. Ce face-à-face doit permettre au ministre d’insister sur la nécessité d’adopter une stratégie plus rigoureuse et moins conciliante, rompant avec les approches jugées jusqu’ici trop indulgentes.
Cette rencontre s’annonce comme une étape clé pour clarifier la politique française au Maghreb, notamment sur les questions migratoires et sécuritaires qui cristallisent les crispations actuelles. Le ministre entend démontrer que la retenue ne produit plus d’effet et qu’il est urgent de faire entendre un message ferme, pour protéger les intérêts nationaux et restaurer l’autorité républicaine.
Des mesures musclées en préparation
Au cœur de la riposte proposée figure une volonté claire de revoir l’accord signé en 1968, texte central régissant les relations migratoires entre les deux pays. Selon l’un de ses proches, ce sujet fait l’objet d’un consensus rare au sein de la classe politique, ce qui renforce la légitimité de cette révision.
Par ailleurs, Bruno Retailleau envisage d’autres dispositifs susceptibles de peser sur l’Algérie : blocage des avoirs financiers de certaines personnalités ou entités, durcissement des conditions d’octroi de visas, voire restrictions ciblées sur les compagnies aériennes reliant les deux pays. Ces mesures auraient pour but d’exercer une pression économique et politique sur le pouvoir algérien, tout en envoyant un signal clair sur la fermeté retrouvée de la France.
Sécurité nationale et fermeté revendiquée
La détermination du ministre s’enracine notamment dans des événements récents, comme l’attaque de Mulhouse perpétrée par un individu algérien sous obligation de quitter le territoire. Ce drame a mis en lumière les failles d’une coopération bilatérale au point mort, où la France se heurte à un refus quasi systématique d’Alger de reprendre ses ressortissants. Pour Retailleau, cette situation est intolérable et requiert une réponse politique adaptée, dénuée d’angélisme.
Il milite ainsi pour une approche axée sur la protection du territoire et la lutte contre l’insécurité, avec pour corollaire la fin de la complaisance envers un partenaire jugé aujourd’hui peu coopératif. L’objectif affiché est clair : restaurer une relation équilibrée où chaque manquement à la coopération trouve une sanction proportionnée, afin de garantir la sécurité des citoyens français.
Jeudi, l’Élysée devra trancher entre maintien du statu quo et un virage marqué vers une politique plus assertive face à l’Algérie. Cette décision déterminera la trajectoire des relations franco-maghrébines dans les mois à venir.



