Rivalités au Maghreb : encore une victoire pour ce pays

La question du Sahara occidental reste l’un des nœuds les plus sensibles des tensions maghrébines. Héritée des dernières secousses de la décolonisation, cette querelle oppose frontalement le Maroc, qui considère cette région comme une partie intégrante de son territoire, et l’Algérie, soutien indéfectible du Front Polisario. Chaque prise de position étrangère, chaque déclaration publique ou alliance affichée devient dès lors un véritable enjeu stratégique. Rabat vient justement de marquer un point important sur le plan international.

Un soutien affirmé depuis Lisbonne

Le 22 juillet, à l’issue d’échanges avec le ministre marocain des Affaires étrangères à Lisbonne, le chef de la diplomatie portugaise Paulo Rangel a affiché un appui clair au projet d’autonomie défendu par le Maroc. Selon lui, cette proposition constitue l’approche la plus solide et cohérente pour sortir de l’impasse qui entoure le conflit. Cette déclaration ne se limite pas à une formule de courtoisie : elle ancre la position du Portugal aux côtés de ceux qui considèrent l’initiative marocaine comme la voie la plus réaliste.

Tout en rappelant que les efforts doivent être encadrés par l’ONU, Lisbonne donne un signal fort en faveur du plan marocain, y voyant une base de travail viable plutôt qu’un simple point de départ symbolique. Cette reconnaissance fait écho à d’autres appuis exprimés ces dernières années en Europe et en Afrique, où plusieurs gouvernements privilégient désormais une approche fondée sur l’autonomie encadrée, plutôt qu’un référendum d’autodétermination, jugé irréaliste à ce stade.

Le Maroc avance ses pions sur l’échiquier diplomatique

Pour le royaume, cette nouvelle déclaration vient renforcer une stratégie bien huilée : multiplier les appuis politiques dans différentes régions du monde afin de consolider son image de partenaire responsable, porteur d’une solution négociable et stable. Chaque déclaration favorable, comme celle de Lisbonne, est exploitée comme un jalon diplomatique, destiné à isoler progressivement la position du Front Polisario et celle d’Alger.

Le royaume ne cherche pas seulement à convaincre, mais à bâtir un consensus par addition. Les capitales qui valident l’option marocaine sont systématiquement mises en avant, afin de créer une dynamique favorable. Il ne s’agit plus de faire trancher le conflit sur le terrain, mais de construire, pièce par pièce, une architecture diplomatique qui valide une issue déjà esquissée. L’adhésion du Portugal vient donc nourrir une campagne discrète mais déterminée, que le Maroc mène depuis plusieurs années dans les cercles internationaux.

Des implications régionales de plus en plus visibles

Pour Alger, ce type de reconnaissance sonne comme un revers diplomatique. Car derrière chaque déclaration de soutien au projet marocain, c’est aussi la vision algérienne qui se voit fragilisée. Le Maroc, en élargissant le cercle de ses partenaires favorables à son plan, redessine peu à peu les contours d’un rapport de force au sein même du Maghreb. Et chaque avancée dans cette bataille de reconnaissance réduit l’espace diplomatique de ses rivaux.

Loin d’un simple jeu d’alliances, ce mouvement accentue la polarisation régionale. Les positions se figent, les discours se durcissent, et la perspective d’un règlement négocié devient de plus en plus dépendante de la géopolitique internationale. Avec le Portugal, Rabat gagne non seulement un soutien dans une capitale européenne stratégique, mais aussi un argument de plus à faire valoir dans les enceintes multilatérales.

Ainsi, dans cette compétition pour la reconnaissance et la légitimité, le Maroc vient d’ajouter un pion important à son tableau de marche. Et chaque pas de plus comme celui-ci contribue à transformer une proposition unilatérale en solution perçue comme inévitable.

1 réflexion au sujet de « Rivalités au Maghreb : encore une victoire pour ce pays »

  1. l’Algérie aussi était un département français. Une colonisation qui a durée 132 ans. La France a été chassée, humiliée d’Algérie. La France coloniale, jusqu’à présent, n’a pas digéré sa défaite.A bon entendeur SALUT.

    Répondre

Laisser un commentaire