Chaque année, le Magal de Touba attire plus de quatre millions de pèlerins, transformant temporairement la ville sainte en un carrefour d’intenses mouvements humains et logistiques. Cette concentration de fidèles, unique en Afrique de l’Ouest, impose une pression considérable sur les infrastructures de transport. À l’approche de l’édition 2025, les autorités s’activent pour limiter les désagréments et sécuriser les flux. Le ministre des Transports, Yankhoba Diémé, a annoncé plusieurs mesures concrètes pour fluidifier les déplacements vers la cité mouride.
L’enjeu est d’autant plus important que les accidents de la route en période de Magal restent une constante dramatique. Pour enrayer cette tendance, l’accent est mis cette année sur la coordination, la prévention et l’optimisation des moyens de transport publics comme privés.
Train, bus et autoroutes : des canaux multipliés pour les pèlerins
Pour décongestionner les routes et éviter les longues files de véhicules individuels, le train Dakar–Touba via Mbacké et Ngabou sera opérationnel non seulement pendant le Magal, mais aussi au-delà, pour maintenir une solution durable de transport dans la région. Cette liaison ferroviaire est pensée comme un levier de sécurité, notamment pour les élèves et les familles, en limitant leur exposition aux axes saturés.
Parallèlement, Dakar Dem Dikk sera fortement mobilisée pour assurer la desserte des points de départ et d’arrivée des pèlerins. L’entreprise publique renforcera sa flotte sur les itinéraires les plus fréquentés. L’objectif est clair : éviter que les voyageurs se rabattent massivement sur des transports informels ou surchargés, souvent impliqués dans les accidents recensés lors des éditions précédentes.
Le ministre Yankhoba Diémé a également annoncé un réaménagement temporaire de l’autoroute à péage. Une voie sera réservée dans le sens Touba–Dakar, tandis que les neuf autres voies seront consacrées à la montée vers Touba, afin d’absorber le pic de circulation attendu. Cette organisation vise à fluidifier les déplacements sans compromettre le retour progressif des pèlerins.
Prévention et sensibilisation : un volet humain indispensable
Conscient que les mesures techniques ne suffisent pas, le ministère a engagé une série de rencontres avec les transporteurs, pour les sensibiliser aux risques liés à l’indiscipline au volant. Ces échanges ont permis de rappeler les responsabilités qui incombent aux chauffeurs professionnels durant un événement de cette envergure. L’accent a été mis sur la nécessité de contrôles techniques, de temps de repos suffisants et de respect strict du code de la route.
Les autorités comptent aussi sur les relais communautaires, notamment les daaras et les associations mourides, pour renforcer les messages de prudence auprès des fidèles. Car malgré les moyens mobilisés, un comportement imprudent peut à lui seul anéantir les efforts logistiques déployés en amont.
Derniers ajustements et routes secondaires
Parmi les derniers chantiers en cours figure la réalisation de la route menant à l’héliport de Touba, dont les travaux sont achevés à 90 % selon le ministère. Cette infrastructure, bien que peu utilisée par le grand public, est stratégique pour les urgences sanitaires et la coordination sécuritaire pendant l’événement.
L’extension et l’entretien des routes secondaires autour de Touba sont également à l’étude pour assurer un contournement efficace des points de blocage traditionnels. Des points de régulation seront installés en périphérie pour répartir les flux avant leur arrivée dans la ville.
L’ensemble de ce dispositif, présenté à quelques jours du Magal, vise à faire de cette édition 2025 une référence en matière de mobilité religieuse. Si les promesses sont tenues, les fidèles pourraient enfin vivre leur pèlerinage sans les traditionnels embouteillages à rallonge et sans les drames de la route. Reste à voir si, sur le terrain, les comportements suivront les infrastructures.



