Ce mardi 29 juillet, le stade Léopold Sédar Senghor ne vibrera pas seulement pour des ballons sur la pelouse, mais pour un affrontement bien plus silencieux : celui des urnes. L’élection du nouveau président de la Ligue sénégalaise de football professionnel (LSFP) devait initialement opposer quatre figures du paysage sportif national. Mais à la veille du scrutin, le paysage s’est réduit à un face-à-face entre Babacar Ndiaye et Abdoulaye Saydou Sow, les deux seuls encore en lice après les désistements de Mam Adama Ndour et Djibril Wade.
Des désistements qui rebattent les cartes
L’annonce du retrait de Djibril Wade, qui a publiquement apporté son soutien à Abdoulaye Sow, a redistribué les forces en présence. Ce geste politique, perçu comme un alignement stratégique, pourrait peser lourd au moment du dépouillement. Quant à Mam Adama Ndour, son retrait s’est fait dans une discrétion relative, sans déclaration tonitruante ni explication détaillée.
Initialement attendue comme une élection à suspense, cette course réduite à deux candidats laisse entrevoir un affrontement plus lisible, mais pas nécessairement moins intense. Les camps en présence mobilisent leurs réseaux pour convaincre les clubs et acteurs de la Ligue, dans un contexte marqué par de fortes attentes autour de la modernisation du football professionnel au Sénégal.
Une séquence décisive pour les instances du football
L’élection de la LSFP n’est qu’un épisode d’un cycle institutionnel plus large. En effet, cette Assemblée générale sera également l’occasion de renouveler certains membres au Comité exécutif de la Fédération sénégalaise de football (FSF). Les débats et décisions qui se joueront à Dakar auront donc une résonance directe sur l’équilibre des forces à la FSF, qui tiendra sa propre assemblée quelques jours plus tard, le samedi suivant, au Centre international Abdou Diouf de Diamniadio (CICAD).
Les enjeux dépassent la simple gestion d’un championnat. Il s’agit aussi de définir l’orientation globale du football sénégalais, de son financement à son rayonnement continental. Dans ce contexte, la LSFP, en tant que courroie de transmission entre clubs, ligues et Fédération, doit se doter d’un leadership fort, crédible et porteur de vision.
L’avenir d’une ligue en quête de crédibilité
La LSFP traîne depuis plusieurs années une réputation de gestion brouillonne, de litiges répétés et de difficultés à stabiliser le calendrier. Le prochain président devra s’attaquer à des chantiers urgents : professionnalisation des clubs, attractivité du championnat, meilleure répartition des ressources et gouvernance plus transparente.
Pour les acteurs du football, cette élection est l’occasion de poser un nouveau jalon. Si les ambitions affichées par Ndiaye et Sow sont comparables, c’est désormais à leurs programmes et à leur capacité de rassembler que les votants devront se fier. Un duel reste, mais le ballon reste dans les pieds des électeurs.



