L’énergie solaire est considérée comme un levier essentiel pour accompagner la transformation énergétique dans le Maghreb. Grâce à un ensoleillement particulièrement généreux, cette région a la possibilité de développer massivement les énergies renouvelables, avec l’espoir de réduire la dépendance aux énergies fossiles tout en répondant à la croissance des besoins en électricité. Cependant, en Algérie, les ambitions affichées se heurtent aujourd’hui à des obstacles importants, tant sur le plan technique qu’administratif, qui mettent en péril la réussite de projets clés.
Un programme solaire relancé mais confronté à des limites techniques
Au début de 2023, une initiative visant à développer 3 200 mégawatts d’énergie solaire a été remise en marche, faisant partie d’un objectif plus vaste fixé à 15 000 mégawatts d’ici 2035. Pourtant, les acteurs locaux qui ont obtenu près d’un tiers des contrats lors des appels d’offres de 2022 se trouvent face à des difficultés de taille. Selon Boukhalfa Yaici, responsable du cluster Green Energy Algeria, lors d’une intervention à la Radio nationale le 1er juillet, les panneaux photovoltaïques produits sur place ne répondent pas aux critères en termes de puissance imposées dans ces appels d’offres. Cette inadéquation technique bloque ainsi la mise en œuvre des projets, soulignant un décalage entre la volonté politique et les capacités industrielles disponibles.
Un cadre réglementaire inactif qui freine la filière locale
Un texte réglementaire mis en place en 2020 visant à encourager la production locale de panneaux solaires n’a finalement jamais été concrètement mis en œuvre. Cette absence d’activation prive les entreprises des ressources nécessaires pour accroître leur production et satisfaire les exigences des appels d’offres. En conséquence, la filière locale est freinée dans son développement, ce qui ressemble à un dispositif annoncé mais jamais concrètement déployé, laissant les acteurs dans l’incertitude et l’impossibilité d’avancer pleinement.
Répercussions sur la transition énergétique régionale
Ce blocage a des conséquences lourdes pour la progression des énergies renouvelables dans la région. Il retarde la capacité du pays à réduire ses émissions de gaz à effet de serre et à diminuer sa dépendance aux importations technologiques. Pour que cette région tire parti de son potentiel solaire, il est indispensable de réconcilier les exigences techniques des appels d’offres avec les possibilités locales et de mettre en œuvre les dispositifs de soutien envisagés. Sans des ajustements rapides et cohérents, les projets risquent de stagner, compromettant ainsi la transition énergétique attendue.
En définitive, l’Algérie dispose d’un potentiel solaire exceptionnel, mais la concrétisation de ce potentiel est aujourd’hui menacée par des obstacles techniques et institutionnels. Lever ces freins est crucial pour garantir que cette énergie propre devienne un moteur fiable et durable du développement énergétique régional.



