Le climat entre Orano, grand acteur français dans le secteur de l’uranium, et les autorités nigériennes s’est récemment durci, soulignant des divergences notables quant à la gestion locale de l’exploitation minière. Tandis que le gouvernement nigérien maintient une forte pression pour maintenir la production, la filiale d’Orano basée au Niger, la Somaïr, fait face à une crise financière profonde qui menace son avenir. Cette situation montre les tensions fréquentes lorsqu’un pays riche en ressources naturelles cherche à concilier contrôle national et réalités économiques.
Une filiale fragilisée par les contraintes à l’export
Ce mercredi, Orano a indiqué à Reuters que la Somaïr, coentreprise dont il détient la majorité, traverse une période financière délicate. Les mesures imposées par Niamey sur la sortie de l’uranium affectent lourdement la capacité de la société à commercialiser sa production sur le marché international. Cette entrave aux exportations entraîne un déséquilibre entre coûts de production élevés et revenus limités, mettant en danger la stabilité économique de l’entreprise. Depuis plusieurs mois, Orano ne cesse de signaler l’aggravation continue de cette situation.
Divergences entre exigences nationales et impératifs économiques
Le gouvernement nigérien demeure déterminé à maintenir un niveau de production élevé, estimant que cela constitue un levier essentiel pour le développement économique et la maîtrise des ressources. Néanmoins, cette exigence politique se heurte aux réalités des marchés mondiaux et aux contraintes financières d’Orano, qui doit gérer l’équilibre entre rentabilité et demandes locales. On peut voir cette situation comme un fragile équilibre où une pression trop forte sur la production peut, paradoxalement, fragiliser toute la chaîne d’exploitation.
Un défi crucial pour l’avenir de la filière uranium
Le risque de cessation d’activité pour la filiale d’Orano représenterait un coup dur pour l’économie nigérienne, impactant aussi bien l’emploi que les recettes publiques. Par ailleurs, une telle crise pourrait miner la confiance des investisseurs internationaux, freinant le développement technologique et les projets futurs dans le secteur. Il apparaît donc primordial d’identifier rapidement des pistes conciliant les besoins financiers de l’entreprise et les ambitions du pays.
Au-delà de cette situation particulière, le cas de la Somaïr reflète les difficultés concrètes rencontrées par les États détenteurs de ressources face aux exigences parfois contradictoires du développement économique et du marché mondial. La manière dont ce dossier sera géré aura des répercussions majeures sur le rôle du Niger dans l’industrie mondiale de l’uranium et sur sa capacité à valoriser durablement ses richesses naturelles.



