2ᵉ édition du Festival des Masques à Porto-Novo : Entre traditions vivantes et ambitions culturelles

Organisée par le ministère du Tourisme, de la Culture et des Arts, la 2ᵉ édition du Festival des Masques s’est déroulée à Porto-Novo, les 2 et 3 août 2025. Cet événement culturel majeur a réuni des milliers de festivaliers autour des masques traditionnels, de la musique, de la spiritualité et de la valorisation du patrimoine immatériel du Bénin.

Les célébrations ont débuté le samedi 2 août à l’École du patrimoine africain (Epa), par un colloque scientifique international sur le thème « FA ƆRUNMILA : Introduction à une épistémologie ». Chercheurs, universitaires et invités venus du Bénin, du Nigéria, du Togo et d’ailleurs se sont penchés sur l’héritage de Ifá Òrúnmìlà, figure majeure de la cosmogonie yoruba. Pour le maire de Porto-Novo, Charlemagne Yankoty, ce thème permet « de plonger dans les profondeurs de notre héritage culturel et spirituel », tout en honorant la vision du président Patrice Talon pour une révélation renforcée des arts et cultures du pays.

Le cœur du festival a battu sur les places emblématiques de Porto-Novo telles que Lokossa, Migan, Abessan, Dagbé Honto. Le public a admiré les impressionnantes prestations des masques traditionnels tels que les Zangbéto, Egungun, Guèlèdè, Gounouko, Hounvè (Atchinan) et Python.

Le samedi 2 août, les démonstrations ont animé les places toute la journée, de 10 h à 18 h 30. Le dimanche 3 août, les représentations ont repris de plus belle, entre 10 h et 13 h 30. Chaque site proposait une immersion unique. Les Zangbéto animaient à Lokossa, les Egungun impressionnaient à Migan, les Guèlèdè et Gounouko offraient leurs danses rituelles à Abessan, tandis que les redoutables Hounvè et les masques Python se partageaient la scène à Dagbé Honto. Ces spectacles étaient bien plus que de simples animations. Ils incarnaient une mémoire vivante, un lien entre les générations, un témoignage de foi, de discipline et d’identité.

Après l’ouverture officielle de l’événement, le ministre Jean-Michel Abimbola, accompagné du préfet de l’Ouémé, Marie Akpotrossou, et du maire de la ville, Charlemagne Yankoty, a sillonné les sites d’animation dès le premier jour. Leur présence a renforcé la portée politique et culturelle du festival, qui s’impose comme un événement incontournable du calendrier culturel béninois. Partout, l’accueil a été chaleureux, l’affluence impressionnante et l’ambiance festive.

Pour clore en beauté cette deuxième édition du Festival des Masques, un concert géant gratuit réunissant des artistes majeurs de la scène béninoise et africaine, des légendes, des étoiles montantes et des figures populaires tels que Sagbohan Danialou, Zeynab, Don Métok, Pépé Oleka, Fanny Senan, Gopal Das, et bien d’autres encore, s’est déroulé le dimanche 3 août à 19 h, sur le Boulevard lagunaire de Porto-Novo. Chants, danses, messages culturels et rythmes afro-béninois ont transporté la foule dans une véritable transe collective.

La 2ᵉ édition du Festival des Masques n’a pas seulement ravi les yeux et les cœurs. Elle a surtout rappelé la puissance des traditions béninoises dans un monde globalisé. En revalorisant les masques comme piliers de la spiritualité, de la justice, de la mémoire et de l’éducation, le Bénin affirme son engagement à préserver et promouvoir son patrimoine immatériel. Gratuit et populaire, le Festival des Masques s’inscrit comme un pont entre passé et futur. Il montre que l’avenir peut s’écrire à partir des racines, et que la culture est un moteur essentiel du développement, de la cohésion sociale et de l’identité nationale.

Laisser un commentaire