Le Parquet spécial de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) a réagi, ce mardi, à la circulation de plusieurs publications sur les réseaux sociaux relatives à une procédure judiciaire en cours impliquant l’équipage du navire AK MASHA. Dans un communiqué officiel, le procureur spécial Elonm Mario Metonou dénonce des contenus « truffés d’inexactitudes » et rappelle le cadre juridique protégeant le bon déroulement des instances judiciaires.
Selon le communiqué, le navire battant pavillon étranger a été intercepté le 31 décembre 2024 dans les eaux territoriales béninoises, alors que son système d’identification automatique (AIS) était désactivé, en violation des règles de navigation maritime. L’analyse de son trajet, entre les ports de Rouen et Lagos, a mis en évidence plusieurs anomalies, dont des interruptions de signal AIS et des communications suspectes, motivant une action conjointe des autorités maritimes et judiciaires.
Sur la base des éléments recueillis, huit membres de l’équipage ont été poursuivis pour contrebande, recel et blanchiment de capitaux. Le jugement rendu par la CRIET le 28 avril 2025 a conduit à la condamnation de certains prévenus, à la libération d’autres, ainsi qu’à la confiscation du navire au profit de l’État béninois. La défense ayant interjeté appel, l’affaire a été examinée le 4 août 2025 et mise en délibéré pour le 20 octobre.
Dans sa mise au point, le procureur spécial appelle à la retenue et rappelle que toute tentative d’influencer le cours d’une procédure judiciaire en cours constitue une infraction. Il invoque à cet effet l’article 279 du code pénal béninois, qui sanctionne l’immixtion dans le fonctionnement de la justice par une peine allant de six à douze mois d’emprisonnement et/ou une amende pouvant atteindre 500 000 FCFA.


