Assassinat de leur Premier ministre : les Houthis menacent Israël de représailles

Le mouvement houthiste a confirmé la mort de son Premier ministre Ahmed Ghaleb al-Rahawi, tué le 28 août 2025 à Sanaa lors d’un raid aérien israélien. Plusieurs responsables politiques et militaires du groupe yéménite ont péri dans l’attaque. Les Houthis promettent désormais de répondre à ce qu’ils considèrent comme une agression directe. Les menaces de représailles soulèvent la question d’une nouvelle escalade dans la région, déjà marquée par les tensions en mer Rouge.

Une attaque ciblée qui bouleverse la direction houthiste

Israël a revendiqué une frappe aérienne menée dans la capitale yéménite, visant un rassemblement de hauts responsables houthis. Ahmed Ghaleb al-Rahawi, Premier ministre du gouvernement de facto installé à Sanaa, figurait parmi les victimes, aux côtés de plusieurs ministres et officiers. L’armée israélienne a présenté cette opération comme une action destinée à affaiblir les capacités décisionnelles du mouvement, accusé de lancer des attaques contre son territoire et contre la navigation internationale.

La confirmation de la mort d’al-Rahawi a été faite par Mahdi al-Mashat, président du Conseil politique suprême. Celui-ci a déclaré que la vengeance serait inévitable, une formule reprise largement par les médias houthis. L’idée que « des jours sombres » attendent Israël circule déjà dans les communiqués officiels. Cette rhétorique alimente l’attente d’une riposte qui pourrait prendre la forme de tirs de drones, de missiles ou d’opérations maritimes.

Le poste de Premier ministre, bien que subordonné au leadership d’Abdul-Malik al-Houthi, constitue une fonction clé dans l’équilibre interne du mouvement. Sa disparition fragilise le dispositif institutionnel houthiste, mais pourrait aussi renforcer la cohésion en interne face à un adversaire désigné.

Un conflit prolongé qui gagne en intensité

Depuis plusieurs mois, les Houthis multiplient les offensives contre Israël. Le mouvement a revendiqué des tirs de drones et de missiles en soutien au Hamas, et s’en est également pris à des navires liés à Israël et à ses alliés en mer Rouge. Ces actions ont entraîné des répliques militaires non seulement israéliennes, mais aussi américaines et britanniques. L’enjeu dépasse donc le cadre bilatéral et s’inscrit dans une rivalité régionale plus vaste.

Cette confrontation trouve son origine dans la guerre à Gaza, mais elle s’est étendue au Yémen et à la mer Rouge, zones stratégiques pour le commerce mondial. Les Houthis, soutenus par l’Iran, se présentent comme une composante de « l’axe de résistance » contre Israël. De leur côté, les autorités israéliennes estiment nécessaire de frapper les infrastructures et la hiérarchie houthiste pour réduire les menaces directes.

Ce bras de fer illustre aussi l’importance géopolitique du détroit de Bab el-Mandeb, point de passage de près de 12 % du commerce maritime mondial. Tout blocage ou intensification des attaques sur cette route pourrait avoir un impact significatif sur l’économie internationale. Cette dimension ouvre la voie à des analyses économiques et sécuritaires auxquelles des liens spécialisés pourraient être ajoutés.

La guerre en Ukraine a accentué la polarisation des alliances, rendant chaque action dans la région plus sensible aux équilibres globaux. Les Houthis apparaissent ainsi comme un acteur périphérique mais capable d’influencer des dossiers bien plus larges que le seul conflit israélo-palestinien.

Des incertitudes sur la suite

L’assassinat d’Ahmed al-Rahawi laisse en suspens la question de sa succession. Le choix du futur Premier ministre houthiste sera déterminant pour maintenir la stabilité interne. La perte d’une figure de coordination pourrait ralentir les processus de décision, ou au contraire déclencher une dynamique de représailles rapides pour afficher l’unité du mouvement.

Côté israélien, les autorités considèrent la frappe comme un succès militaire, mais se préparent à d’éventuelles représailles. La sécurité des navires commerciaux et des ports régionaux reste un point de vigilance majeur. Les États-Unis et d’autres partenaires pourraient renforcer leur présence militaire pour sécuriser les flux maritimes, comme cela a déjà été le cas au cours des derniers mois.

La menace de représailles houthistes traduit une volonté affichée de ne pas laisser sans réponse la mort de leur Premier ministre. Reste à savoir si cette annonce se traduira par des actions immédiates ou par une escalade progressive dans les zones déjà contestées.

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