Les relations déjà tendues entre Washington et Caracas ont franchi un nouveau palier. La semaine dernière, les États-Unis ont déployé trois destroyers de classe Arleigh Burke au large du Venezuela, officiellement pour lutter contre le narcotrafic. Une opération renforcée par l’envoi d’un croiseur lance-missiles (USS Lake Erie) et d’un sous-marin nucléaire (USS Newport).
Selon la presse américaine, le Pentagone pourrait d’ailleurs aller plus loin. En effet, le gouvernement Trump envisage d’envoyer un contingent composé de 4 000 Marines dans la région. Une démonstration de force qui alimente les craintes d’un conflit ouvert et qui nourrit une escalade aux conséquences potentiellement explosives pour l’ensemble des parties concernées.
De part cette décision, le président américain Donald Trump accroît la pression sur Nicolás Maduro, dont la réélection en juillet 2024 n’a jamais été reconnue par l’ex-administration Biden. Si Washington invoque la lutte antidrogue, Caracas dénonce une provocation, visant à déstabiliser son régime.
Le Venezuela mobilise sa marine et ses drones
En réponse aux provocations américaines jugées inacceptables, le Venezuela a déployé des navires de guerre et des drones pour surveiller ses eaux territoriales. Le ministre de la Défense, Vladimir Padrino, a détaillé la mobilisation de patrouilleurs dans le golfe du Venezuela et de bâtiments plus imposants au nord, soutenus par une flotte de drones.
Une réaction musclée pour affirmer sa souveraineté, face à ce qu’il qualifie de « menace impériale ». Le gouvernement a aussi renforcé ses troupes à la frontière colombienne, avec 15 000 policiers et militaires engagés dans des opérations antidrogue. Maduro accuse les États-Unis de préparer un « coup de force », dans une rhétorique de guerre qui envenime encore les tensions.
Vers une crise régionale aux conséquences imprévisibles ?
Le président vénézuélien a, dans les faits, annoncé avoir activé un « plan de défense » impliquant 4,5 millions de miliciens, présentés comme un rempart contre une « attaque terroriste ». Alors que les déploiements s’intensifient, la situation dans les Caraïbes devient un baril de poudre, menaçant la stabilité de toute la région. Pour l’heure cependant, une confrontation directe semble à exclure entre les deux pays, d’autant que Donald Trump souhaite véritablement obtenir son Prix Nobel de la Paix. S’engager dans un conflit pourrait se retourner contre lui, quand même des arguments de santé publique sont mis en avant pour accentuer la pression et éventuellement justifier sa décision.
