C’est sous les feuillages de la forêt classée de Mbao, à la lisière d’une capitale en perpétuelle extension, que le Président Bassirou Diomaye Faye a donné le coup d’envoi d’une ambitieuse campagne de reboisement. Deux arbres, emblématiques du Sénégal — un baobab et un manguier — ont été plantés de ses mains, signalant le début d’une initiative nationale inédite : planter un million d’arbres en seulement 48 heures. Ce geste, aussi simple que chargé de sens, inscrit cette action dans une dynamique de reconstruction écologique active et résolue.
Mobilisation collective et écologie citoyenne
Lancée officiellement ce samedi, la Caravane de reboisement 2025 marque une étape décisive dans la volonté de restaurer les équilibres naturels menacés par l’urbanisation rapide et les changements climatiques. L’appel lancé par le Chef de l’État vise à entraîner l’ensemble des citoyens dans un effort collectif : administrations, élèves, agriculteurs, mairies, et même diaspora sont invités à prendre part à ce défi. « Il ne s’agit pas seulement de planter des arbres, mais de planter notre avenir », a souligné le président devant les caméras et les autorités mobilisées.
La particularité de cette campagne réside dans son intensité : deux jours pour atteindre un million d’arbres. Ce défi quantitatif, porté par une logistique nationale et des relais communautaires, transforme chaque acte individuel en brique d’un édifice environnemental commun. Des outils numériques ont été mis en place pour géolocaliser les plantations et suivre les engagements en temps réel, renforçant la dimension participative de l’opération.
La forêt de Mbao, un témoin en sursis
Choisir Mbao comme point de départ n’est pas un hasard. Classée réserve depuis 1935, cette forêt urbaine a longtemps été le poumon vert de Dakar. Aujourd’hui, elle est en proie à une fragmentation progressive, rongée par l’étalement de la ville, les décharges sauvages et la spéculation foncière. Restaurer Mbao, c’est faire acte de résistance. C’est rappeler que les espaces naturels ne sont pas des friches inutiles, mais des ressources vitales que l’on ne peut plus se permettre de sacrifier.
« Chaque arbre planté est un témoignage de responsabilité envers ceux qui viendront après nous », a déclaré Bassirou Diomaye Faye, réaffirmant ainsi que la souveraineté écologique fait désormais partie des priorités de l’action publique. Derrière ce reboisement massif se dessine en réalité une politique plus concrète de résilience territoriale : encourager la production fruitière locale, revitaliser les terres dégradées, atténuer les effets des sécheresses, et revaloriser les savoirs agricoles ancestraux.
Au-delà des chiffres, ce challenge national est aussi une épreuve de cohésion : planter un arbre devient un geste politique, un acte d’appartenance, un levier pour redéfinir le rapport entre l’État, le citoyen et la terre. Une fois les 48 heures écoulées, le plus dur commencera : faire pousser ces arbres, et avec eux, une autre vision du développement.



