Après un déplacement diplomatique stratégique en Chine fin juin, le Premier ministre sénégalais poursuit son offensive internationale par une mission de travail en Turquie. Deux rencontres majeures sont prévues à Istanbul ce samedi 9 août, mêlant diplomatie économique et écoute de la diaspora.
Ce déplacement marque la deuxième mission bilatérale du Premier ministre depuis sa prise de fonction. Après Pékin, où il avait ouvert des perspectives économiques structurantes, la Turquie représente un terrain de partenariat complémentaire, avec un tissu entrepreneurial réactif et déjà engagé sur le continent africain.
Istanbul, théâtre d’un dialogue économique ambitieux
La journée débutera à 09h00 à l’hôtel Le Méridien, où se tiendra un Forum économique sénégalo-turc réunissant des investisseurs, entrepreneurs et décideurs publics des deux pays. L’enjeu est clair : intensifier les liens commerciaux, faire émerger de nouveaux partenariats industriels, et attirer des capitaux turcs dans les secteurs prioritaires du Sénégal.
Dans un monde où les alliances économiques se redessinent par blocs régionaux et projets d’influence, le Sénégal cherche à tirer profit du dynamisme entrepreneurial turc. Les discussions porteront notamment sur des projets conjoints dans les infrastructures, la logistique, l’agriculture mécanisée et la transformation des ressources locales. Pour le gouvernement sénégalais, ce forum constitue une opportunité concrète de décliner la nouvelle orientation productive de l’État face aux délestages budgétaires internationaux.
Une rencontre communautaire sous le signe de l’inclusivité
Plus tard dans la journée, à 20h00, le Premier ministre prendra la parole devant des représentants de la diaspora sénégalaise installée en Turquie. L’événement, également organisé à l’hôtel Le Méridien, sera un moment d’échange direct avec les ressortissants, dans une volonté affichée de réduire la distance institutionnelle entre l’État et ses citoyens à l’étranger.
Pour garantir une représentativité équitable, l’Ambassade du Sénégal à Ankara a sollicité la participation de trois entités majeures : la Fédération des Associations sénégalaises en Turquie, l’Association des Sans-papiers et l’Association des Étudiants sénégalais, chacune invitée à désigner entre dix et vingt représentants. Cette organisation vise à refléter les multiples réalités vécues par les Sénégalais de Turquie, qu’ils soient entrepreneurs, étudiants, travailleurs réguliers ou en situation administrative fragile.
Le chef du gouvernement devrait y réaffirmer l’engagement de l’État à renforcer l’accompagnement consulaire, l’accès à l’information et les dispositifs de réinsertion pour ceux souhaitant rentrer. Ce dialogue communautaire s’inscrit dans une logique de reconnaissance du rôle socio-économique croissant de la diaspora dans les dynamiques nationales.
Au-delà des signatures de protocoles ou des poignées de main diplomatiques, ce type de visite permet d’insuffler un rythme à la stratégie d’ouverture sénégalaise : celle d’un pays en mutation, qui entend diversifier ses alliances, multiplier les leviers d’influence, et écouter ses citoyens au-delà des frontières.



