À l’approche du Grand Magal de Touba, prévu le 13 août, les témoignages d’usagers se multiplient sur la hausse soudaine et parfois démesurée des tarifs de transport. Dans les jours précédant chaque grand rassemblement, le scénario se répète : certains opérateurs privés n’hésitent pas à tripler leurs prix, profitant de la forte demande. Des billets qui se négocient habituellement autour de 4 000 francs CFA peuvent atteindre jusqu’à 12 000 francs, sans que cette différence ne repose sur une quelconque justification réglementaire. Pour de nombreuses familles, déjà mobilisées pour les préparatifs religieux et logistiques, cette spéculation représente un fardeau financier difficile à absorber.
Dem Dikk, un tarif fixe et des départs organisés
Pour tenter de contrer cette dérive, Dakar Dem Dikk a annoncé un dispositif spécial afin d’offrir un transport plus accessible et sécurisé. Les bus, au tarif unique de 4 000 francs CFA, partiront de quatre points stratégiques : Colobane, Pikine (Arène nationale), Yoff (aéroport Léopold Sédar Senghor) et Rufisque (stade Ngalandou Diouf). Aucun billet ne sera vendu à l’avance ; les voyageurs embarqueront directement sur place, selon l’ordre d’arrivée. Les retours depuis Touba sont prévus dès 5 h du matin le 14 août, une mesure pensée pour fluidifier le trafic et éviter les encombrements habituels au lendemain de l’événement.
Le train en renfort, mais une réponse partielle
En parallèle, les trains reliant Thiès à Touba ont été remis en service pour absorber une partie de l’afflux de voyageurs. Cette option, moins coûteuse et capable de transporter un grand volume de passagers en un seul trajet, reste toutefois limitée par la fréquence et la capacité des rames disponibles.
Si ces initiatives publiques constituent un contrepoids face aux pratiques abusives du transport informel, elles ne suffisent pas encore à couvrir les besoins d’un événement qui attire des millions de fidèles. Sans un encadrement strict des prix et une augmentation significative de l’offre légale, la route vers Touba restera pour beaucoup un parcours semé d’obstacles, où la foi se conjugue à la patience.



