Une vaste étude menée au Danemark, impliquant plus de 1 000 enfants et adolescents, alerte sur les conséquences du temps d’écran récréatif sur la santé métabolique et cardiovasculaire des jeunes. Selon les chercheurs du Copenhagen Prospective Studies on Asthma in Childhood (COPSAC), une utilisation excessive des écrans serait associée à un risque accru de troubles métaboliques précoces, tels que l’hypertension, le cholestérol élevé ou la résistance à l’insuline.
À l’aide d’un indicateur composite mesurant plusieurs paramètres – tour de taille, tension artérielle, taux de cholestérol HDL, triglycérides et glycémie –, les scientifiques ont pu quantifier un score de risque cardiométabolique. Résultat : chaque heure supplémentaire d’écran s’est traduite par une hausse de 0,08 à 0,13 écart-type de ce score selon l’âge, suggérant une influence croissante à l’adolescence.
Le sommeil, variable clé dans l’équation
L’étude montre que la durée de sommeil joue un rôle déterminant dans la relation entre le temps d’écran et les risques métaboliques. Chez les enfants, environ 12 % de l’effet nocif observé était lié à une réduction du temps de sommeil. Une donnée qui renforce l’idée que les écrans ne nuisent pas seulement par leur contenu ou leur passivité, mais aussi par ce qu’ils remplacent dans les routines quotidiennes.
En parallèle, les chercheurs ont identifié un « empreinte métabolique » du temps d’écran dans le sang, confirmant l’impact biologique de cette exposition. Ce profil unique pourrait devenir un marqueur de surveillance pour détecter précocement les dérèglements chez les jeunes.
Un enjeu éducatif autant que sanitaire
Face à ces constats, les spécialistes insistent sur l’importance d’un encadrement adapté de l’usage des écrans. Les parents ont un rôle central à jouer : d’abord en favorisant l’autonomie des enfants dans la gestion de l’ennui, condition essentielle au développement de leur créativité, ensuite en montrant l’exemple à travers leur propre comportement numérique.
Mettre son téléphone de côté pendant les repas ou les moments partagés devient un geste éducatif autant qu’un acte de cohérence. À mesure que les enfants grandissent, il devient utile d’expliquer clairement les raisons de ces choix et de poser les bases d’une hygiène numérique durable.
Une alerte pour des habitudes à construire dès maintenant
Ces recherches publiées par le Journal of the American Heart Association soulignent l’urgence d’un rééquilibrage des modes de vie dès le plus jeune âge. Limiter les écrans ne se résume pas à une injonction morale, mais s’inscrit dans une démarche de prévention de long terme.
À l’heure où les technologies s’ancrent toujours plus tôt dans le quotidien, les politiques publiques, les éducateurs et les familles devront s’allier pour construire des environnements où le temps passé devant un écran ne se fera plus au détriment de la santé physique et mentale des jeunes générations.



