Le ministre des Affaires étrangères de la Russie, Sergueï Lavrov, a mis en garde, le 27 septembre à New York, contre la montée des tensions au Moyen-Orient. Devant l’Assemblée générale des Nations unies, il a accusé Israël de recourir à une « utilisation illégale de la force » contre les Palestiniens et de mener des actions agressives contre plusieurs pays de la région. Selon lui, ces opérations pourraient déstabiliser un ensemble régional déjà fragile. Cette déclaration intervient alors que les violences s’intensifient entre Israël et ses rivaux au-delà de la bande de Gaza. Elle relance le débat sur le rôle des grandes puissances dans les équilibres géopolitiques du Proche-Orient.
Un discours axé sur les tensions régionales
Devant les délégués des États membres, Sergueï Lavrov a pointé les frappes israéliennes menées ces derniers mois contre des groupes armés ou leurs alliés au Qatar, en Iran, au Liban, en Syrie et au Yémen. Selon lui, ces actions offensives, conjuguées aux politiques menées dans les territoires palestiniens, risquent de « faire exploser l’ensemble du Moyen-Orient ». Il a également dénoncé le soutien de certaines puissances occidentales à ces opérations, estimant qu’il sape les efforts de règlement diplomatique.
Le ministre russe a rappelé que Moscou avait condamné l’attaque du 7 octobre 2023 menée par le Hamas, tout en soulignant qu’aucune justification ne permettait, selon lui, d’expliquer les pertes massives de civils palestiniens. Il a accusé l’Occident de « saboter » les démarches diplomatiques, notamment sur le dossier iranien, où le rétablissement de sanctions économiques continue d’alimenter les tensions. Ce message reflète la volonté de la Russie de se présenter comme acteur d’équilibre dans les crises régionales.
La séquence est marquée par une crispation accrue entre Israël et plusieurs voisins, alors que les pourparlers de cessez-le-feu restent au point mort. Des diplomates présents à l’ONU estiment que ces déclarations pourraient compliquer les discussions à venir au Conseil de sécurité, où des résolutions sur l’aide humanitaire et la désescalade sont en préparation. Une telle situation souligne l’importance d’un dialogue renforcé au niveau multilatéral, sujet sur lequel des initiatives sont en cours et pourraient faire l’objet de futurs suivis publics.
Les récentes frappes israéliennes dans la région
Depuis le printemps 2025, Israël a élargi ses opérations militaires au-delà des frontières traditionnelles du conflit israélo-palestinien. Le 9 septembre, une frappe aérienne à Doha a visé des responsables du Hamas, marquant la première attaque israélienne connue sur le territoire du Qatar. Plus tôt dans l’année, plusieurs installations militaires en Iran avaient été touchées, entraînant des appels internationaux à la désescalade. Des raids répétés ont également visé des positions du Hezbollah dans la vallée de la Bekaa au Liban, tandis que des sites stratégiques liés à des forces pro-iraniennes ont été bombardés en Syrie.
Au Yémen, des frappes israéliennes ont été confirmées en janvier puis en septembre, en réponse à des attaques de drones revendiquées par les Houthis. Ces opérations traduisent un élargissement du champ des affrontements et suscitent l’inquiétude des pays voisins, préoccupés par le risque d’embrasement régional. Cette situation militaire constitue un arrière-plan essentiel pour comprendre les avertissements formulés par Lavrov devant l’ONU.
Les observateurs soulignent que cette intensification des frappes s’inscrit dans une logique de confrontation indirecte entre Israël et des acteurs soutenus par l’Iran, accentuant la fragmentation sécuritaire au Moyen-Orient. Elle rappelle aussi les limites des cadres existants de médiation, ce qui alimente les débats sur le rôle des institutions internationales. Ces dynamiques pourraient peser sur les prochaines discussions multilatérales visant à contenir les risques d’escalade et à préserver la stabilité régionale.



