Barrages au Maghreb : le Japon lance un projet novateur

Le Maghreb s’affirme depuis plusieurs années comme un terrain fertile pour les projets énergétiques et hydrauliques. L’Algérie a investi massivement dans la construction de centrales solaires et hydroélectriques pour répondre à la demande croissante en électricité, tandis que la Tunisie explore des solutions mixtes combinant énergies renouvelables et barrages pour sécuriser l’approvisionnement en eau. Le Maroc, pour sa part, a multiplié les initiatives de grande envergure, allant des complexes hydroélectriques sur le bassin de l’Ourika aux projets de dessalement d’eau de mer. Cette dynamique révèle la volonté de la région de conjuguer production énergétique et gestion durable de l’eau, malgré les défis liés à l’envasement des barrages et aux changements climatiques.

Nouvel accord pour préserver les barrages

Le 11 septembre 2025, le Maroc et l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA) ont officialisé un protocole visant à limiter l’accumulation de sédiments dans les barrages des bassins de la Moulouya et du Sebou, deux sites stratégiques pour l’alimentation en eau et la production électrique. Ce projet, doté de 5 millions de dollars sur quatre ans, prévoit d’améliorer la surveillance et l’entretien de ces infrastructures grâce à des technologies modernes et des méthodes de suivi scientifique.

Parmi les innovations prévues, des logiciels permettront de prédire les mouvements des sédiments, tandis que l’imagerie satellitaire donnera une vision détaillée de l’infiltration et de l’apport de matériaux solides. Du matériel spécialisé facilitera le nettoyage des retenues, et des instruments de mesure contrôleront avec précision les flux entrants de sédiments, offrant aux gestionnaires des données fiables pour planifier leurs interventions.

Développement des compétences et expérimentation

Au-delà des outils technologiques, le programme inclut une formation pour des cadres marocains afin qu’ils maîtrisent les méthodes de suivi hydrogéomorphologique et sachent interpréter les données collectées. Un site pilote servira de laboratoire pour tester les premières recommandations avant leur extension à l’ensemble des barrages concernés.

Cette combinaison de savoir-faire international et de compétences locales pourrait fournir un modèle efficace pour gérer les barrages du Maroc et, potentiellement, ceux des autres pays du Maghreb confrontés aux mêmes enjeux. En permettant un entretien mieux ciblé et une gestion plus rigoureuse des sédiments, ce protocole ouvre la voie à une utilisation durable des infrastructures hydrauliques, essentielles pour l’approvisionnement en eau et l’énergie dans la région.

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