Calvitie : la polémique grandit autour des effets secondaires du finastéride

Perdre ses cheveux est souvent vécu comme bien plus qu’un simple changement esthétique. Pour beaucoup d’hommes, la calvitie devient un sujet de préoccupation majeure, touchant à l’estime de soi et à l’image personnelle. L’apparition du finastéride a été perçue comme une avancée pour ralentir la chute capillaire. Pourtant, ce traitement censé redonner confiance est aujourd’hui au centre d’une controverse croissante en raison des risques qu’il pourrait entraîner.

Entre promesse capillaire et inquiétudes persistantes

Le finastéride, pris par voie orale à faible dose pour la calvitie, agit en bloquant une enzyme qui transforme la testostérone en dihydrotestostérone (DHT), hormone impliquée dans le rétrécissement des follicules pileux. Cette efficacité a convaincu des millions d’hommes de le prendre sur le long terme. Cependant, un nombre croissant de témoignages et d’études ont mis en évidence des effets secondaires d’ordre sexuel et psychique. Troubles de l’érection, baisse de libido, et même persistance de ces symptômes après l’arrêt du traitement — regroupés sous le terme de « syndrome post-finastéride » — alimentent la méfiance.

À ces préoccupations s’ajoutent désormais les troubles psychiatriques. L’Agence européenne du médicament a reconnu en 2025 que des idées suicidaires pouvaient survenir chez certains patients sous finastéride. L’autorité britannique MHRA a réagi en intégrant dans les boîtes de comprimés une carte d’alerte invitant les utilisateurs à signaler tout changement de leur état psychique. La FDA américaine a également mis en garde contre des effets similaires observés chez des patients utilisant des formulations topiques du médicament. Ces signaux d’alerte soulignent que le débat autour du finastéride dépasse la seule question de ses effets sur la sexualité et implique désormais la santé mentale des utilisateurs.

Ces évolutions renforcent le rôle des médecins, appelés à informer leurs patients et à évaluer soigneusement le rapport bénéfice-risque. La controverse amène aussi une interrogation : jusqu’où peut-on accepter des effets indésirables notables pour traiter un problème qui n’engage pas le pronostic vital ?

Des incertitudes scientifiques aux nouvelles formes de prescription

Si la calvitie est souvent vécue comme une fatalité, le recours à des traitements topiques a fait naître l’espoir d’une solution plus localisée et supposément moins risquée. Pourtant, la FDA a souligné que certaines préparations appliquées sur le cuir chevelu peuvent pénétrer dans l’organisme et provoquer des effets indésirables similaires à la forme orale. Cette constatation a remis en cause l’idée largement répandue selon laquelle le mode d’application réduirait les risques.

La controverse autour du finastéride montre un dilemme fréquent : un traitement médical, même s’il n’est pas vital, doit-il être toléré avec des risques importants si le bénéfice attendu est surtout esthétique ? De nombreux dermatologues rappellent que, pour la majorité des patients, les effets secondaires restent rares et réversibles, mais le manque d’études approfondies sur le long terme entretient les doutes et alimente la prudence.

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