La République démocratique du Congo (RDC) reste en première ligne face aux épidémies récurrentes, avec Ebola comme menace persistante depuis sa première apparition en 1976. Le pays a déjà déploré plus de 15 000 morts au fil des vagues successives.
À ces fléaux s’ajoutent la variole du singe, en recrudescence, ainsi que le choléra et la rougeole, aggravant une situation sanitaire déjà fragile. Les défis sont immenses : infrastructures médicales défaillantes, conflits armés et zones isolées favorisent la propagation des maladies, plaçant la RDC sous la vigilance accrue de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et de ses partenaires.
Qu’est-ce qu’Ebola ?
Ebola, causé par un filovirus, se transmet par contact direct avec les fluides corporels d’une personne ou d’un animal infecté. Les symptômes, fièvre élevée, vomissements, diarrhées et hémorragies, apparaissent après une incubation de 2 à 21 jours. Les patients ne deviennent contagieux qu’une fois les symptômes déclarés, ce qui rend le dépistage précoce crucial. En août 2025, une nouvelle épidémie a émergé dans la province du Kasaï, avec au moins 16 décès recensés depuis fin juillet.
Une épidémie foudroyante dans le Kasaï
Cette seizième épidémie d’Ebola en RDC, détectée le 20 août 2025 à Boulapé, a débuté avec le cas d’une femme enceinte présentant des symptômes sévères. Depuis, 28 cas suspects ont été identifiés, avec un taux de mortalité dépassant 50 %, incluant quatre soignants. La souche Zaïre, responsable de cette flambée, peut être combattue par un vaccin disponible, avec 2 000 doses déjà prêtes à être acheminées depuis Kinshasa.
Une course contre-la-montre
Les autorités congolaises, appuyées par l’OMS, ont activé un protocole strict : traçage des contacts, vaccination avec le traitement Ebanga, et sensibilisation des populations locales. Malgré tout, l’isolement de la région rend la logistique complexe, exigeant une mobilisation accrue pour une riposte efficace.
Le ministre de la Santé, Samuel Roger Kamba, se montre toutefois optimiste, soulignant l’expérience acquise pour endiguer l’épidémie sera forcément utile pour empêcher cette nouvelle résurgence d’avoir un impact qualifiable de « trop important ». Pourtant, l’OMS anticipe une hausse des cas, en raison de diagnostics tardifs dans une zone où l’accès aux soins reste limité, preuve qu’à ce stade, la confiance en le système de détection et de soin mis en place par le gouvernement reste assez limitée.



